Par millions les Égyptiens ont envahi les rues du Caire, d'Alexandrie, de Suez et de toutes les villes du pays pour fêter leur victoire, une belle et grande victoire remportée au prix fort hélas sur le despote à la fois voleur et truand réduit désormais au silence.
Mubarak, après une dernière et vaine tentative, hier soir, de reprendre les choses en mains, a fini aujourd'hui par céder, d'autant plus que la mobilisation populaire s'était depuis ce matin multipliée comme jamais auparavant pour bien lui montrer que le peuple en avait vraiment assez d'être ligoté depuis trente ans.
L'armée a aussi joué un rôle considérable dans la chute de ce dictateur. Elle a, dès le départ, refusé de se mettre à dos les manifestants en leur tirant dessus comme lui-même l'aurait sans doute ardemment souhaité. Elle s'est déclarée au côté de la foule, quand celle-ci se trouvait menacée par les nervis stipendiés par le régime en déconfiture. Elle a enfin réagi dans le bon sens en poussant Mubarak vers la porte de sortie dans l'après-midi d'aujourd'hui.
À présent, le peuple égyptien jubile, exulte et peut d'ores et déjà penser à des lendemains meilleurs, à une société plus juste où la faim et la misère seront effectivement combattues, où les jeunes chômeurs trouveront des emplois, des logements et une place décente dans la vie.
Il faut seulement espérer que la période de transition soit courte et qu'elle débouche vers une gestion plus ordonnée de l'État, un usage et un contrôle plus juste des fonds publics, à la véritable démocratie enfin, pour laquelle le peuple aura payé de son sang : plus de 400 morts et des milliers de blessés dénombrés jusqu'ici.
Il faut également souhaiter que l'issue heureuse de la révolte égyptienne fasse tache d'huile pour atteindre dès demain l'Algérie, la Libye, la Syrie, le Maroc et tous les autres pays de la région et même des continent africain et asiatique.