À moins d'une entourloupe providentielle dont il est coutumier le
cavaliere Berlusconi, cette fois sérieusement menacé par la justice, risque d'écoper dans les mois à venir d'une peine de prison pour laquelle toutes les conditions se trouvent désormais réunies.
Deux chefs d'inculpation sont d'ores et déjà constitués pour le traduire instamment en justice à Milan : recours à la prostitution de mineure et abus de fonction, dans l'affaire appelée désormais "Rubygate". Ruby est le pseudonyme d'une jeune fille prostituée, d'origine marocaine et mineure à l'époque des faits, dont le chef du gouvernement italien avait loué les services dans sa propre villa. Abusant par suite de son autorité, il aurait ordonné aux services de police de libérer de prison la jeune fille arrêtée probablement pour exercice illégal de la prostitution.
Le parquet de Milan annonce, dans un communiqué, qu'il a «
transmis au juge des enquêtes préliminaires la requête de jugement immédiat sur la base de l’évidence de la preuve », rapporte une dépêche de l'AFP.
Il relève désormais des attributions de ce juge de statuer sur la possibilité d'engager une procédure accélérée permettant, sur l'évidence de la preuve, d'ouvrir dans les prochaines semaines un procès où Berlusconi devra comparaître comme inculpé.
Certes, les procureurs admettent que ce dernier n'a pas enfreint la loi en tant que président du Conseil, autrement dit qu'il ne peut y avoir de lien entre la fonction et le délit reproché.
Berlusconi, qui s'expose là à la nième poursuite exercée contre lui, tente d'ores et déjà de dénier au tribunal concerné la compétence de le juger, mais tout semble indiquer qu'il ne trouvera plus grand monde autour de lui pour le soutenir dans des actes réprouvés par la morale et condamnés même par le Vatican.
Il serait vraiment temps que ce grand despote qui s'est largement servi de sa fonction pour élargir démesurément son patrimoine personnel aux dépens des contribuables italiens fasse amende honorable et paie pour tous les abus et autres débordements qui lui sont reprochés.