L’Iran a créé la véritable surprise, à l’occasion de son dernier défilé militaire d’hier.
On savait, certes, et c’était tout à son honneur, qu’il était en mesure de réaliser des missiles de plus de 1000 km de portée. Par contre, au plan de l’aviation de combat, on était bien loin de lui supposer les moindres capacités simplement d’envisager et moins encore de mettre au point, ni de fabriquer et d’en faire la démonstration publique d’au moins deux avions de chasse.
Baptisés Saegheh (coup de tonnerre), ces aéronefs, de nouvelle génération de surcroît, qui ont volé avec succès devant une assistance nombreuse, au-dessus de Téhéran, apportent donc la preuve qu’un pays résolu et déterminé, même dans une atmosphère lourde de menaces et marquée par des restrictions économiques drastiques, peut créer de grandes choses et, ce faisant, se propulser vers le progrès et la modernité.
N’est-ce pas qu’une rare réussite semblable, qui dépasse par certains aspects celle de la fabrication de la bombe atomique, mérite respect et considération ? surtout si l’on sait que d’autres pays plus puissants ont mis au point la bombe mais restent tributaires des constructeurs mondiaux d’avions.
Le compter sur soi n’est-il pas finalement aussi la recette la mieux indiquée pour aller de l’avant, se tailler une place à sa mesure dans le monde des vrais producteurs et non des simples « jouisseurs » comme il en existe tant tout particulièrement dans le monde arabe ?
Intervenant toutefois dans un contexte particulièrement difficile où l’occident semble se liguer contre l’Iran, pour défendre des causes au demeurant aussi injustes qu’inavouables, ce succès risque malheureusement de précipiter la décision déjà prise d’agresser ce pays, à son tour, pour lui couper définitivement tout espoir de se mesurer éventuellement à Israël et plus encore de devenir un fournisseur potentiel de matériel militaire de premier ordre.