Sous la seule bannière de leur coordination locale, les étudiants de l'université de Tizi-Ouzou ont marché en masse dans la rue ce matin pour protester contre le régime politique en place mais aussi contre leurs mauvaises conditions d'hébergement et d'étude.
Sous une pluie battante, ils étaient 5 000, selon les policiers, 15 000 d'après les organisateurs, à battre le pavé depuis le campus Hasnaoua jusqu'au siège de la wilaya.
Ils brandissaient, à côté des drapeaux tunisien et algérien, des slogans hostiles à Bouteflika, du genre : « Système dégage ! », « Boutali dégage ! », « Bouteflika, Ouyahia houkouma irhabya », « Tamazight langue officielle », « pour une Algérie plurielle », « Halte à la corruption », « Pouvoir assassin ». Ils ont également crié, à hauteur de la maison de la culture, leur hostilité à l'égard de son directeur qui a fait de ses locaux le centre de regroupement de tous les manipulateurs à la solde du gouvernement : "El-Hadi dégage !"; puis, devant le siège du parti au pouvoir : "FLN dégage !"; et enfin devant la wilaya : "système dégage !"
La marche a pris fin dans le calme à l'entrée de la Cité administrative où l'un des membres de la coordination des étudiants a improvisé une petite allocution par laquelle il a tenu à souligner surtout que les partis politiques n'avaient pas été associés au mouvement.
En parallèle, à Béjaïa, la grève des enseignants, déclenchée pour deux jours à compter d'aujourd'hui par deux syndicats autonomes, a été observée avec un large succès. 92 % des professionnels ont donc suspendu leurs cours dès ce matin pour protester contre des situations individuelles non encore réglées, contre la dilapidation des fonds des œuvres sociales. Ils ont exigé à ce sujet la mise en place d'une commission d'enquête qui serait chargée d'en faire la lumière.