Saâd Hariri a été défait aux élections, au profit d'un candidat soutenu par le Hezbollah de Nasrallah, Najib Mikati.
Ce dernier, 55 ans, que l'on dit proche du parti islamiste et milliardaire bien introduit dans le commerce de l'électronique, avait déjà assumé, de mars à juin 2005 juste après l'attentat ayant coûté la vie à Rafik Hariri, la fonction redevenue désormais la sienne.
Sunnite, le nouveau Premier ministre, connu pour entretenir de bonnes relations avec Damas, a obtenu 68 voix des 128 députés du Parlement contre 60 prononcées en faveur de Saâd Hariri.
Cette désignation a provoqué la colère des partisans de celui-ci qui ont aussitôt accusé le Hezbollah de mener un "coup d'État". Regroupés autour de Mustapha Allouche, proche de Hariri, ils ont déclenché des manifestations parfois violentes, avec l'incendie à Tripoli d'un véhicule appartenant à la chaîne El-Jazeera considérée à la solde du mouvement chiite. Allouche les y a même poussés : "
Nous appelons les habitants de tout le Liban à exprimer leur colère et leur refus de la tutelle perse à travers des manifestations populaires pacifiques".
Hariri a dénoncé ces violences qu'il dit réprouver. "
Je remercie tout citoyen libre (...) qui a dénoncé les tentatives d'hégémonie sur nos décisions nationales", a-t-il dit lors d'un discours télévisé, "
Mais il est de mon devoir également d'exprimer mon refus total de toutes les formes d'émeutes et d'actes hors-la-loi qui ont accompagné ces manifestations populaires", a-t-il encore indiqué avant d'exprimer ces regrets à propos du véhicule incendié : "
Je regrette profondément l'attaque contre le véhicule de la chaîne Al-Jazira".
C'est enfin le ralliement de Walid Joumblatt dans le camp du Hezbollah qui a provoqué la chute de Saâd Hariri. À lui seul, Joumblatt dispose d'un groupe parlementaire de 11 députés. Or, le parti de Nasrallah pouvait se suffire de 8 seulement pour emporter la victoire.
avec l'Express