Dans un discours tenu à la télévision ce soir, Saâd Hariri, le Premier ministre intérimaire du Liban, a déclaré qu'il serait candidat au poste de Premier ministre, en dépit des pressions et intimidations du Hezbollah chiite. "Il y a un processus constitutionnel dont nous accepterons le résultat, quel qu'il soit, en dépit des intimidations dans la rue ou ailleurs", a-t-il précisé, avant d'ajouter : "Nous participerons aux consultations parlementaires avec le président de la République lundi et je reste engagé à me porter candidat, conformément à la décision de mon groupe parlementaire".
Hariri a pointé le doigt en direction de ses adversaires sans les nommer qu'il accuse de vouloir "l'évacuer de l'échiquier politique" et de "l'assassiner politiquement".
Le Hezbollah qui compte sur l'appui de Rachid Karamé et de Walid Djoumlatt, deux personnalités marquantes du monde politique libanais, entend en effet mettre en minorité Hariri après l'avoir renversé ces jours derniers en retirant ses propres ministres du gouvernement.
Le fond du différend qui sépare le parti islamiste de Hariri tient en vérité au problème du Tribunal spécial pour le Liban, réuni sous les auspices de l'ONU, qui est sur le point de rendre son verdict à propos de l'assassinat de Rafik Hariri, le père de Saâd, qu'il imputerait à des membres du Hezbollah. Et les médiations entreprises ces derniers jours entre les deux parties par l'Arabie saoudite et le Qatar, d'une part, et par la Turquie et l'Iran, d'autre part, ont toutes abouti à des échecs.