Dans le prolongement de la crise tunisienne, où le peuple continue de réclamer justice et surtout poursuite des familles Ben Ali et consorts qui ont mis l'économie du pays en coupe réglée, l'une de ces familles, qui détient entre autres le contrôle de la chaîne télévisée Hannibal.tv a fait l'objet ce soir de l'arrestation de deux des siens du nom de Nasra: l'un, Larbi, premier dirigeant de cette chaîne, et le second, son fils aîné. Le père serait poursuivi du chef de haute trahison, suite à la propagande de la chaîne en faveur du retour du despote. Celle-ci est elle-même placée désormais sous séquestre et interdite d'activité à compter d'aujourd'hui.
Le second fils, interviewé ce soir à l'antenne de France.24 sur ce sujet, a reconnu, certes, que sa famille doit à Ben Ali le droit d'exploiter sa chaîne mais il ne s'est pas étendu trop longtemps sur le fond du dossier, à savoir le passe-droit par lequel son père a pu bénéficier de la licence d'exploitation. Sur insistance de la journaliste de France.24, il a enfin admis que son frère Hamdi, sans doute celui qui est arrêté, a épousé la sœur de Leila Ben Ali, l'ex première dame surnommée désormais La Régente.
Au demeurant, d'autres sanctions ont été prises jusqu'ici contre nombre de dirigeants, principalement d'organes publics, qui avaient joué à fond la carte du régime aujourd'hui défunt de Ben Ali. C'est ainsi que le directeur du principal journal tunisien, La Presse, a été éjecté par le personnel lui-même de la publication. Le même sort a été réservé aussi au directeur de la principale compagnie d'assurances et à bien d'autres responsables encore.
La révolte de la rue qui se poursuit toujours exige même désormais le départ du Premier ministre Ghanouchi, accusé d'avoir longtemps composé avec le pouvoir mafieux du despote déchu. Il est vrai que cet ex collaborateur direct, d'après les dépêches d'agences, a repris contact par téléphone avec son ancien mentor en fuite dès son installation en Arabie saoudite.