Maintenant que l'U.E. s'agite en menaçant de prendre des mesures dissuasives destinées à mettre un terme aux persécutions qui ciblent les minorités chrétiennes du Proche-Orient, le Caire qui est le premier visé réagit par l'entremise de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit.
Ce dernier déclare que l'Union européenne ne doit pas s'ingérer dans les relations entre coptes et musulmans d'Égypte, estimant qu'il s'agit d'affaires intérieures de l'Égypte. "Les relations entre l'Etat et les coptes, de même que les relations entre les coptes et les musulmans relèvent de la compétence exclusive de l'Egypte", a-t-il tenu à préciser.
Pour le Caire, à partir du moment où le président Hosni Moubarak a promis de combattre le terrorisme et de faire châtier les criminels impliqués dans l'attentat de l'église d'Alexandrie, le problème est réglé. Or, ce que feignent d'oublier les autorités égyptiennes c'est que les discriminations dont font l'objet les coptes d'Égypte ne sont pas nouvelles. Elles existent depuis la nuit des temps et, n'eût été le crime odieux perpétré le jour du nouvel an, il est probable que la vie poursuivrait son cours comme auparavant dans le pays, au grand dam naturellement de ces minorités coptes qui, faut-il le rappeler, représentent malgré tout un dixième de la population globale du pays.
En déclarant de son côté, aujourd'hui même, qu'il ne saurait être question d'épuration ethnique au Proche-Orient, le président français s'est montré très clair sur le sujet. Aucune atteinte visant principalement les chrétiens de cette région ne sera désormais tolérée. C'est du moins le sens du message que les responsables arabes devraient méditer désormais, partout où leur pays abrite des minorités chrétiennes.