D'après le journal Le Monde, ATI, l'Agence tunisienne d'Internet, principal fournisseur d'accès à Internet dans le pays, est désignée du doigt par un blogueur et un magazine en ligne qui la soupçonnent d'introduire du code Javascript dans les pages de Facebook, Google et Yahoo pour obtenir communication des noms d'utilisateurs et des mots de passe des internautes locaux utilisant leurs services.
Placée sous tutelle du ministère de la Communication, ATI, qui gère le réseau des fournisseurs d'accès privés, dispose d'un large pouvoir de contrôle du Web tunisien, précise le journal.
Grâce à ces précieux sésames obtenus à l'insu des utilisateurs, ATI peut donc suivre l'ensemble des échanges de ces derniers. Et, de concert avec la police, elle peut aussi bloquer, supprimer ou modifier le contenu des pages Facebook considérées comme attentatoires à l'ordre public ou au régime en place.
D'autant que les adeptes de Facebook peuvent, s'ils le désirent, bloquer toute espèce d'espionnage de leurs écrits en ajoutant un "s" à http de l'url ouvrant ce site dit social, les policiers et ATI n'ont plus alors que la ressource d'interdire l'accès ou encore d'effacer carrément le compte.
Slim Amamou, le blogueur qui a "levé le lièvre" a été arrêté jeudi soir par la police tunisienne et sa famille est restée sans nouvelles de lui jusqu'ici, conclut Le Monde.