Par la fenêtre du service d'urologie de l'hôpital San Giovanni où il recevait des soins pour son cancer de la prostate, le cinéaste, maître de la comédie à l'italienne, Mario Monicelli, s'est jeté dans le vide, lundi dernier 29 novembre, mettant ainsi, à 95 ans, fin à ses jours.
Né en 1915 en Toscane, le défunt a réalisé, dès ses 19 ans, deux courts-métrages avec son ami Alberto Mondadori : "
Cuore rivelatore" et "
I ragazzi della via Paal". Comme scénariste ou assistant-réalisateur, il a contribué à la production d'une quarantaine de films jusqu'à la fin des années quarante. À partir de 1953 et durant trois décennies environ, il est devenu réalisateur en mettant en scène quelques films à succès qui s'appuient sur les travers de la société.
En 1958, il réunit Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni et Claudia Cardinale dans "
Le Pigeon". Avec "La Grande Guerre" (1959), toujours avec Gassman, sa réputation dépasse les frontières. Le film lui vaut un Lion d'or à Venise et une nomination aux Oscars.
Le défunt, aidé par ses confrères Dino Risi et Luigi Comencini, avait réussi à rendre populaire la comédie à l'italienne.
"
Cet homme extraordinaire était considéré par tous comme le grand ancien du cinéma italien", a dit de lui l'ancien maire de Rome, Walter Veltroni. Pour Michele Placido, réalisateur mais aussi acteur, le défunt était un "
homme d'une grande énergie : personne n'arrivait à le suivre".
Enfin, Monicelli, en homme proche de la gauche et adversaire de Berlusconi, a toujours milité pour la culture qu'il défendait de toutes ses forces.
avec LeNouvelObs