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| Le cinéaste Polanski refait parler de lui | |
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Christophe
Nombre de messages : 224 Date d'inscription : 13/07/2007
| Sujet: Le cinéaste Polanski refait parler de lui Dim 2 Mai - 22:56 | |
| Tombé sous le coup d'une mesure d'extradition vers les USA, où il reste poursuivi pour un viol commis en 1977, le cinéaste Polanski est assigné à résidence, en Suisse, depuis décembre dernier.
Il s'était rendu en septembre à Zurich pour y être décoré... Malheureusement, ses ennuis ont commencé à partir de là, la justice américaine le réclamant à cor et à cri pour purger le reste de sa peine aux USA.
Il faut se rappeler que Polanski avait violé une jeune fille de 13 ans et qu'il avait plaidé coupable, donc reconnu les faits pour lesquels il a séjourné en prison durant un certain temps.
Aujourd'hui, il se dit victime d'un harcèlement de la part des autorités judiciaires américaines et le clame tout haut dans une lettre qui sera incessamment publiée dans différents journaux américains et européens.
Libération publie intégralement cette lettre que voici, accompagnée de quelques commentaire du journal. ********************************************************************** « Je ne peux plus me taire !
Depuis 7 mois, le 26 septembre 2009, date de mon arrestation à l’aéroport de Zurich où je me rendais pour recevoir des mains du représentant du ministère de la Culture suisse un hommage pour l’ensemble de mon travail, je n’ai pas souhaité m’exprimer et j’ai demandé à mes avocats de limiter leurs commentaires à l’indispensable.
Je voulais que les autorités judiciaires de Suisse et des Etats-Unis ainsi que mes avocats puissent faire leur travail sans polémique de ma part.
J’ai décidé de rompre le silence pour m’adresser directement à vous sans intermédiaires et avec mes propres mots.
Comme chacun d’entre nous, j’ai eu, dans ma vie, ma part de drames et de joies et je ne vais pas essayer de vous demander de vous apitoyer sur mon sort, je demande seulement d’être traité comme tout le monde.
C’est vrai : il y a 33 ans j’ai plaidé coupable, j’ai exécuté une peine à la prison de droits communs de Chino, pas dans une prison de VIP, qui devait couvrir la totalité de ma condamnation. A ma sortie de prison le juge a changé d’avis et a prétendu que le temps passé à Chino n’était pas l’exécution intégrale de ma condamnation et c’est ce revirement qui a justifié mon départ des Etats Unis.
Cette affaire a été sortie de sa torpeur de trente ans par une cinéaste qui a voulu faire un documentaire et qui a recueilli les témoignages des personnes concernées à l’époque sans que je ne participe ni de près ni de loin à ce travail. Ce documentaire a mis en lumière le fait que j’avais quitté les Etats-Unis parce que je n’avais pas été traité équitablement ; et il a, aussi, déclenché la vindicte des autorités judiciaires de Los Angeles qui se sont senties attaquées et ont décidé de demander mon extradition à la Suisse où je me rends régulièrement depuis plus de trente ans, sans jamais avoir été inquiété.
Aujourd’hui je ne peux plus me taire !
Je ne peux plus me taire parce que les autorités judiciaires américaines viennent de décider, au mépris de tous les arguments et dépositions de tierces personnes, de ne pas accepter de me juger hors ma présence, alors que la même Cour d’appel avait recommandé le contraire.
Je ne peux plus me taire car la victime a été déboutée par la Cour de Californie dans sa énième demande d’arrêter, une fois pour toutes, les poursuites à mon égard et pour cesser d’être harcelée chaque fois que l’on reparle de cette affaire.
Je ne peux plus me taire car mon affaire vient de connaître un énorme rebondissement : le 26 février dernier Roger Gunson le procureur chargé de l’affaire en 1977, aujourd’hui à la retraite, a déclaré sous serment devant le juge Mary Lou Villar, en présence de David Walgren, le procureur actuel qui avait tout loisir de le contredire et de l’interroger, que le 19 Septembre 1977 le juge Rittenband avait déclaré à toutes les parties que ma peine de prison au pénitencier de Chino correspondrait à la totalité de la peine que j’aurais à exécuter.
Je ne peux plus me taire car la demande d’extradition aux autorités suisses est basée sur un mensonge : dans cette même déposition le procureur Roger Gunson a ajouté qu’il était mensonger de prétendre, comme le fait l’actuel procureur dans sa demande d’extradition, que le temps passé à Chino a été un temps consacré à des examens psychologiques.
Dans cette demande, il est dit que je me suis enfui pour ne pas subir une condamnation de la justice américaine ; or dans la procédure «plaider coupable» j’avais reconnu les faits et j’étais retourné aux Etats-Unis pour exécuter ma peine : il ne restait plus que de faire entériner cet accord par le tribunal avant que le juge décide de renier l’accord pris pour se faire une notoriété médiatique à mes dépens.
Je ne peux plus me taire car, depuis plus de 30 ans, ce sont mes avocats qui ne cessent de répéter que j’ai été trahi par le juge, que le juge s’est parjuré, et que j’ai exécuté ma peine ; aujourd’hui c’est le procureur de l’affaire, à la réputation irréprochable, qui sous la foi du serment, a confirmé tous mes dires et cela a une toute autre portée et projette sur cette affaire une tout autre lumière.
Je ne peux plus me taire car aujourd’hui les mêmes causes produisent les mêmes effets et le nouveau procureur qui s’occupe de cette affaire et qui a demandé mon extradition est lui aussi en campagne électorale et a besoin de notoriété médiatique...!
Je ne peux plus me taire parce que les Etats-Unis continuent de réclamer mon extradition, plus pour me livrer en pâture aux médias du monde entier que pour prononcer un jugement sur lequel un accord a été pris il y a 33 ans.
Je ne peux plus me taire parce que je suis assigné à résidence à Gstaad au prix du versement d’une très grosse caution que je n’ai pu recueillir qu’en hypothéquant l’appartement que j’habitais depuis plus de 30 ans, que je suis loin de ma famille et que je ne peux plus travailler.
Voilà ce que j’avais à vous dire en restant dans l’espoir que la Suisse reconnaîtra qu’il n’y a pas lieu à extradition et que je pourrai retrouver la paix et ma famille en toute liberté dans mon pays.
Roman Polanski » | |
| | | Lam
Nombre de messages : 182 Date d'inscription : 24/11/2007
| Sujet: Re: Le cinéaste Polanski refait parler de lui Lun 12 Juil - 23:14 | |
| La justice helvétique a fini par rendre sa décision, au bout d'un an, dans l'affaire Polanski qui a défrayé la chronique : ce dernier, assigné à résidence depuis septembre dernier, ne sera pas extradé aux USA pour répondre de ses actes devant la justice américaine.
A partir d'aujourd'hui le bracelet électronique grâce auquel les policiers suisses pouvaient suivre ses mouvements lui a été retiré.
L'homme s'est d'ailleurs aussitôt envolé pour une destination inconnue à bord d'un avion privé.
Désormais, Polanski est donc libre de voyager partout ailleurs qu'aux USA où l'attendent toujours ses juges. | |
| | | Jean-Marc
Nombre de messages : 301 Date d'inscription : 13/07/2007
| Sujet: Re: Le cinéaste Polanski refait parler de lui Mar 13 Juil - 19:13 | |
| La décision intervenue hier en Suisse a été déplorée par le département d'Etat américain, dont le porte-parole, Philip Crowley, a laissé entendre que son pays continuerait de rechercher le prévenu jusqu'à ce que "justice soit faite". "Le viol d'une fille de 13 ans par un adulte (...) est un crime", a-t-il ajouté. "Nous continuerons à chercher justice dans cette affaire et nous allons étudier nos possibilités".
Répondant à la ministre suisse de la Justice qui a estimé que Washington ne peut faire appel de la décision rendue, en évoquant de "possibles vices dans la procédure américaine", Crolew a précisé : "Une jeune fille de 13 ans a été droguée et violée par un adulte. Ce n'est pas une question de détail technique".
Il n'empêche que la notice rouge, délivrée par Washington à Interpol contre le cinéaste, continuera toujours de justifier le mandat d'arrêt qui le menace, où qu'il se trouve, hors de la Suisse, et malgré son âge avancé.
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| | | Moussa
Nombre de messages : 165 Date d'inscription : 13/03/2009
| Sujet: Re: Le cinéaste Polanski refait parler de lui Ven 30 Juil - 22:30 | |
| Dans le magazine Marianne, un article consacré à l'affaire Polanski revient sur une perception aussi maladroite qu'injuste et indigne de l'élite qui veut faire table rase du crime pourtant impardonnable commis par le cinéaste sur une fille de 13 ans.
C'est à croire, pour résumer l'article, qu'une certaine frange de la société peut s'affranchir des lois en vigueur pour commettre en toute impunité un acte aussi bestial que celui reproché à celui qu'il conviendrait peut-être mieux d'appeler tout simplement le violeur impuni.
Voici l'article fort intéressant en question.
****************************************************************************** L'affaire Polanski a ravivé la rupture entre l'élite et le peuple
Bénédicte Charles - Marianne | Jeudi 29 Juillet 2010
Septembre 2009 : le cinéaste Roman Polanski est arrêté en Suisse, accusé de viol sur mineure de 13 ans. Les faits remontent à 1977. Prescription! hurlent à l'unisson show biz, intellectuels et politiques. Punition! clament de leur côté les Français.
Le 27 septembre 2009, Roman Polanski est arrêté à Zurich par la police suisse en vertu d’un mandat d’arrêt international émis en 2005 par un juge américain: le cinéaste est accusé d’avoir, en 1977, violé une mineure de 13 ans au cours d’une séance de photo dans la propriété californienne de l’acteur Jack Nicholson. Aussitôt, les Etats-Unis demandent son extradition. Roman Polanski est incarcéré. Le tollé est instantané. Le show biz s’émeut, une pétition mondiale de soutien au réalisateur est lancée. Parmi les premiers signataires : Woody Allen, Martin Scorcese et David Lynch. Les intellectuels leur emboîtent le pas et signent à tour de bars la pétition initiée par Bernard-Henri Lévy, qui s’indigne que Roman Polanski ait pu être « appréhendé comme un vulgaire terroriste ». Dans la foulée, Frédéric Mitterrand oublie qu’il est ministre de la République et déclare que l’arrestation de Polanski «pour une histoire ancienne qui n’a pas vraiment de sens» est «absolument épouvantable». De même, Bernard Kouchner s’empresse d’écrire à Hillary Clinton pour demander la libération du cinéaste. Les ministres d’ouverture ne sont pas les seuls à défendre le cinéaste : Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé manifestent à leur tour leur soutien à Polanski, jugeant « très regrettable » son arrestation.
Des prises de position qui se heurtent à l’incompréhension des Français, majoritairement favorables à l’arrestation de Polanski, d’autant que le détail des faits qui lui sont reprochés est particulièrement sordide. D’où cette impression, partagée par de nombreux citoyens « lambda », qu’ils soient de droite ou de gauche, qu’autour de Polanski fait bloc une élite qui se considère comme au-dessus des lois. Une élite qui refuse qu’on appréhende un de ses membres comme un « vulgaire terroriste », fût-il accusé d’avoir violé une enfant.
Chose nouvelle, c’est à droite que le fossé se creuse le plus entre, d’un côté, un électorat « de base » qui considère que le temps ne fait rien à l’affaire, Polanski doit payer, et de l’autre des ministres qui s’empressent de défendre bec et ongles le cinéaste.
Certains députés UMP ont beau monter au créneau pour affirmer, à l’instar de Chantal Brunel, que «même quand on est célèbre, on doit respecter les lois » ou pour dénoncer, comme Christian Vaneste, le « microcosme médiatico-mondain », la rupture entre le peuple et les élites est consommée. L’affaire Frédéric Mitterrand, qui débute quelques jours plus tard, permettra d’en prendre à nouveau la mesure.
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