Le président Wade du Sénégal semble parti pour briguer un troisième mandat

Par un décret présidentiel publié hier par le ministère sénégalais de l'Intérieur « le président de la République a fixé la date de la prochaine élection présidentielle au dimanche 26 février 2012. » À cette fin, la révision des listes électorale est programmée pour la période du 1er décembre 2010 au 30 juin 2011, ajoute le décret.

Les partis politiques s'interrogent dès lors sur la précipitation d'une telle annonce qui intervient à un moment où l'audit du fichier électoral n'est pas encore achevé, comme l'a laissé entendre le responsable du Parti socialiste.

Par contre, le Parti démocratique sénégalais, parti au pouvoir, estime, lui, qu'il s'agit là d' « un acte constitutionnel d’une très haute portée qui a l’avantage de couper court aux spéculations sur le respect du calendrier républicain. »

Le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, ayant déjà été nommé directeur de sa campagne électorale, Abdullah Wade, le président sortant, entend donc, à 86 ans, se représenter pour un nouveau mandat. Mieux encore, celui-ci a donné mission à son directeur de campagne de le faire élire dès le premier tour.

La surprise ne tient pas, en vérité, à l'annonce de la candidature du président sortant, mais à son recul devant la tentation, observée chez lui ces derniers temps, de propulser son fils à sa succession... un peu à la manière d'Assad, de Kim-il-Jong et de bien d'autres chefs d'État de la nouvelle génération faussement "républicaine".