Le deuxième cigarettier mondial, Philip Morris International, veut en référer à la Banque mondiale, et au besoin à la justice pour contraindre Montevideo à lever les restrictions imposées à la vente de tabac en Uruguay.
Au lieu de 50 %, surface du paquet retenue partout ailleurs dans le monde pour alerter les fumeurs sur les dangers du tabac, c'est 80 % de cette surface qui sont exigés des cigarettiers en Uruguay. De plus, la législation uruguayenne interdit la consommation de tabac dans les lieux publics et privés, même s'ils sont fermés. Du coup, les ventes de tabac accusent une chute libre dans le pays et Philip Morris en pâtit directement. "Le gouvernement uruguayen a fait quelque chose qu'aucun autre gouvernement n'a fait, qui nous paraît n'avoir aucun sens du point de vue de la santé publique et a clairement porté préjudice à nos investissements", s'indigne Peter Nixon, le porte-parole du cigarettier.
Le président uruguayen dont un éventuel procès intenté par Philip Morris mettrait à mal les finances publiques, tant les ressources du pays déjà très faibles ne peuvent supporter des frais très onéreux de justice à l'étranger, s'indigne de l'attitude de Philip Morris, une entreprise seulement préoccupée de ses gains et du rapport de ses investissements. Il trouve quand même appui auprès de nombreux États qui, comme lui, connaissent de près les conséquences désastreuses du tabac sur la santé publique. Le maire de New York l'a lui-même assuré de son soutien et de son aide matérielle pour financer les frais de procédure.
Philip Morris continue néanmoins de s'attaquer à ce maillon faible, espérant sans doute faire tomber d'autres citadelles à sa suite pour reconquérir le marché du tabac. Il s'est vendu en 2009 près de 6 milliards de cigarettes dans un marché mondial qui a baissé de 1 % par rapport à 2008.