Installé le 7 juillet dernier à la tête de la Sûreté nationale, le général Hamel a organisé aujourd'hui une conférence de presse à l'école de police d'Alger, au cours de laquelle il a évoqué quelques points d'actualité suivants :
1°) Pour lui, la sécurité dans la capitale, au plan du terrorisme, est revenue. Aussi, a-t-il estimé très faible l'éventualité d'attentats à Alger.
2°) Il a justifié le maintien des barrages tant décriés dans et autour de la capitale, en déclarant : « Ces barrages ont été étudiés. Certains font partie du dispositif de lutte contre le terrorisme, d’autres sont destinés à la lutte contre le trafic de drogue. »
3°) Il veut, dans ses services, un encadrement de valeur et surtout rajeuni : « Les cadres doivent être issus des universités... Je ne veux pas des niveaux moyen et primaire » . De plus, a-t-il ajouté : « L’âge du commissaire ne doit pas dépasser 50 ans et celui du commissaire principal 52 ans. »
4°) S'agissant de la discipline dans le corps de la police, le général s'est dit opposé à la création d'un syndicat de la police.
Venant de la Garde républicaine, le général semble correspondre parfaitement au genre d'hommes dont Bouteflika préfère s'entourer : des gens, de sa région d'abord, loyaux ensuite qui exécutent ses ordres au pied de la lettre. En d'autres termes, appartenant au passé, Bouteflika continue à tourner le dos aux aspirations de la société voulant une véritable démocratie et se faire surtout entendre. Or, en refusant de céder déjà sur la question du syndicat, chose universellement admise pour la défense des intérêts des fonctionnaires de police, il est clair que le nouveau directeur des flics entend imposer sa loi, c'est à dire celle exclusive de Bouteflika qui exclut toute forme de contestation et de dialogue. Le rejet, ensuite, de la demande visant la levée des barrages de police, en réalité aussi vains qu'infructueux, devenus la plaie des automobilistes algérois, donne à penser qu'au sommet l'on feint d'ignorer le calvaire vécu sur le terrain. Pour preuve, la fouille des véhicules tenus de ralentir devant ces maudits barrages n'est entreprise que dans un cas sur 50 ou 100, ce qui, au plan de la lutte contre le terrorisme et la drogue, équivaut à du simple pipi de chat.
Pour terminer, enfin, le général aurait peut-être mieux fait de se taire au lieu de rassurer peut-être faussement les Algérois à propos de la sécurité de leur capitale. Les terroristes qui ne guettent qu'une occasion pour montrer les dents peuvent se servir de ce défi pour relancer leurs actions destructrices à Alger, qui n'atteignent, bien sûr, que le pauvre petit peuple et jamais les responsables au sommet voyageant dans des voitures blindées.
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