Le procès intenté en Chine aux firmes ayant produit et commercialisé du lait pour bébés et qui a fait scandale à travers le monde vient de connaître son épilogue. Ce lait était coupé à la mélamine, un produit chimique très toxique habituellement destiné aux colles, aux résines et aux engrais. 300 000 enfants avaient été intoxiqués par ce lait, rien qu'en Chine. Six d'entre eux ont même perdu la vie à la suite de calculs rénaux dus à l'absorption de ce poison.
Trois producteurs de ce lait ont écopé de la peine de mort. Et l'on sait que rien, en Chine, ne fait obstacle aux exécutions capitales. Un quatrième accusé, simple commerçant qui avait écoulé à lui seul 230 tonnes de ce produit dangereux, a été condamné à la prison à vie. La patronne de Sanlu, l'entreprise qui a commercialisé ce lait, tout en sachant son contenu, en a pris elle aussi pour la prison à perpétuité. Elle devra, en sus, payer une amende de 2,24 millions d'euros. Il a tout particulièrement été reproché à cette dernière de n'avoir alerté les autorités qu'en août 2008, alors qu'elle avait connaissance de ce trafic dès le mois de mai. D'autres condamnations de 5 à 15 ans ont été enfin retenues contre d'autres cadres de cette firme. Cette dernière, mise quasiment en faillite à la suite de ce scandale, est condamnée à une amende de 5,6 millions d'euros.
22 autres entreprises ont aussi vendu ce lait en Chine. Si l'on ignore le sort qui leur a été réservé au procès, l'on sait toutefois qu'elles se sont entendues pour créer un fonds d'indemnisation de quelques 160 millions de dollars. C'est une broutille, considèrent les avocats des victimes.
Cette affaire, qui a terni la réputation des produits alimentaires chinois sur les places internationales, ne manquera sans doute pas de provoquer d'autres procès en cascades à travers l'ensemble des pays ayant acquis et consommé ce poison.