Par les propos tenus cet après-midi à la radio d'Alger, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, donne l'explication de l'absence des représentants algériens à la réunion tenue à Bamako, la semaine dernière, par le G8 étendue aux pays du Sahel, à l'Australie, l'ONU, etc.
Pour lui, les pays extérieurs à la région "n'ont pas à nous imposer leur solution", a-t-il dit, avant d'ajouter : "c'est à nous les pays du Sahel de la trouver".
En d'autres termes, il a laissé sous-entendre que l'Algérie, invitée au même titre que les autres pays du Sahel, avait boudé sciemment la rencontre, parce que les états-majors de ces derniers s'étaient, quelques jours auparavant, déjà réunis à Tamanrasset et avaient d'un commun accord défini la stratégie à adopter pour enrayer le terrorisme de la région. Mais, ce que semble n'avoir pas compris le ministre et le gouvernement auquel il appartient, c'est que l'Algérie s'est retrouvée seule absente à cette conférence et que, du coup, les palabres de Tamanrasset ne valaient plus que du pipi de chat, dès lors que des puissances comme les USA, la Russie, le Japon, l'Allemagne, la France, etc., s'impliquaient elles-mêmes directement dans le traitement de ce dossier.
Enfin, l'Algérie, face à tous ces États réunis, n'aurait au demeurant fait que piètre figure, le terrorisme sévissant au Sahel étant sans contredit exporté depuis son territoire et dirigé par ses propres ressortissants qu'une certaine loi dite réconciliation nationale a libérés de prison et érigés quasiment en héros.
C'est ici l'un des aspects du retour de manivelle bien mérité qu'Alger avait manqué de prévoir, en piétinant gaillardement l'esprit et la lettre des règles de justice qui s'impose à l'ensemble de la communauté internationale à l'égard du terrorisme quel qu'en soit la nature. Aucun État digne de ce nom, sauf Alger, n'a jamais, dans l'histoire humaine, baissé les bras devant des barbares sanguinaires du genre de ceux qui ont endeuillé des dizaines de milliers de familles algériennes et qui se pavanent librement sans avoir été jugés ni moins encore condamnés.