Intervenant aujourd’hui à la tribune des Nations unies, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a tenu des propos totalement contradictoires avec ceux prêtés au chef du gouvernement, Benyamin Netanyahou, au sujet des négociations avec les Palestiniens.
Il s’est déclaré pour "
un accord intermédiaire à long terme qui pourrait prendre des décennies" ; une proposition qu’il n’a pas d’abord discutée avec Netanyahou et qui tranche nettement ensuite avec la vision de ce dernier. Il a également remis en cause le principe retenu jusqu’ici : «
territoires contre la paix », pour lui substituer celui d’un "
échange de territoires qui refléterait mieux les réalités démographiques".
Le cabinet de Netanyahou s’est aussitôt empressé de démentir une telle approche totalement opposée à celle du chef du gouvernement, en publiant un communiqué rectificatif où il est dit : "
La teneur du discours du chef de la diplomatie à l'ONU n'a pas été coordonnée avec le Premier ministre", et précisé : "
C'est le Premier ministre Benyamin Nétanyahou qui dirige les négociations politiques au nom de l'État d'Israël. Les divers sujets de l'accord de paix seront discutés et fixés autour de la table de négociations uniquement, et nulle part ailleurs".
En d’autres termes, Lieberman était tout à fait hors sujet.
Un tel couac apporte la preuve de l’absence totale de coordination entre le chef du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères. Et, sur une affaire aussi sensible que celle des négociations qui occupe aujourd’hui l’actualité et qui inquiète la communauté internationale par la rupture subite annoncée, il y a lieu même de se poser la question de la validité d’un accord si par aventure un jour – ce n’est pas demain en tout cas ni dans un avenir proche ou à court terme – il venait à être signé entre les deux protagonistes. Il n'est que de se rappeler le sort réservé aux accords d'Oslo jetés aux orties par ce même gouvernement pour s'en convaincre.