Après avoir longtemps contenu sa colère, à propos des incursions meurtrières et récurrentes sur son territoire par les forces aériennes de la coalition installée en Afghanistan, Islamabad menace désormais d'exercer son droit de riposte pour protéger ses populations.
Sous prétexte de poursuivre les Talibans réfugiés dans la zone frontalière du Pakistan, des drones et des hélicoptères de l'ISAF bombardent des habitations et tuent des civils par dizaines.
Ces derniers temps tout particulièrement, ces incursions ont tendance à se répéter trop souvent et ce, sans même en prévenir les autorités pakistanaises, qui se disent pourtant aussi engagées dans la lutte contre le terrorisme islamiste.
Mais quand des femmes, des enfants et des innocents sont exterminés par les bombes, en donnant l'occasion aux coalisés d'applaudir de tels actes considérés comme héroïques, le régime d'Islamabad, sous peine de perdre la face devant le peuple, ne peut sans fin continuer de se murer dans un silence coupable.
Aussi, s'insurge-t-il aujourd'hui contre l'inacceptable : "
Ces incidents constituent une violation claire et une rupture du mandat de l'ONU dans le cadre duquel opère l'ISAF", proteste solennellement son ministre des Affaires étrangères.
Le tout dernier bombardement américain par des hélicoptères Apaches ayant causé un nombre particulièrement élevé parmi la population, le Pakistan menace d'user désormais de la force pour protéger son territoire : "
En l'absence de mesures immédiates de correction, le Pakistan se verra contraint d'envisager des mesures de riposte."
Islamabad passera-t-il vraiment à l'acte ? Rien n'est moins sûr, surtout si l'on sait que le régime actuel s'est installé grâce à la bénédiction de Washington contre le gré d'une grande partie du peuple pakistanais, d'une part, et que, d'autre part, l'ISAF, considérant fermement de son bon droit d'exercer des poursuites contre les terroristes talibans jusque dans son territoire, le met quasiment en demeure de montrer ses forces : "
Les troupes de l'ISAF doivent exercer leur droit de se défendre et elles l'exerceront", a rétorqué l'un des responsables de l'ISAF au micro de l'AFP.