Oriali, un canadien, détenteur également de passeports irlandais et australien, est interdit de sortie du territoire libyen où il est soupçonné de mener des activités d'espionnage au profit de Washington.
Ayant déclaré à son arrivée récente dans la capitale libyenne être archéologue venu faire du tourisme, Oriali a attiré l'attention sur lui en se mettant en relation avec un diplomate américain en Libye identifié comme appartenant aux services spéciaux américains.
Consigné dans son hôtel par la sécurité libyenne qui lui a confisqué son ordinateur et son téléphone portable, le "faux" touriste serait plutôt venu en Libye pour "collecter des informations visant à faire échouer un projet de forage au large de la Libye du groupe pétrolier britannique BP".
Ce dernier, signataire en 2007 d'un contrat en bonne et due forme avec les autorités libyennes, se trouverait en état d'entreprendre, dans les semaines à venir, la réalisation de plusieurs forages offshore.
Or, Washington semble bien chagriné par la possibilité pour BP d'avoir fait pression sur Londres pour monnayer l'octroi de cette concession offshore contre l'élargissement d'Abdelbaset al-Megrahi, l'organisateur de l'attentat de Lockerbie en 1988 qui avait fait des centaines de morts dans un avion américain détruit en plein vol au-dessus de l'Écosse.
Bien que Tripoli ait déjà indemnisé l'ensemble des familles de victimes de cet attentat, qui avait d'ailleurs provoqué deux décennies durant la mise au ban des nations de la Libye, les Américains continuent de regretter profondément le geste prétendument d'humanité fait l'an dernier par Londres en libérant al-Megrahi que l'on disait à l'article de la mort.