Une tête de linotte au sein des services secrets britanniques

Contrevenant aux règles de longue date admises dans son propre pays, un maître espion britannique a commis l’imprudence d’abandonner, dans un train roulant en direction du Surrey, une enveloppe contenant un rapport classé top secret d’un grand intérêt. Le document, consacré à l’organisation terroriste al-Qaïda, fait une analyse critique de celle-ci et en relève les points faibles, indique une dépêche AFP.

Un voyageur s’est emparé de l’enveloppe en cause et l’a remise à la BBC, après avoir sans doute pris connaissance de son contenu. La célèbre chaîne de télévision publique l’a, à son tour, déposée entre les mains de la police, laquelle a alors crié au scandale.

Le fonctionnaire fautif a, bien sûr, été immédiatement suspendu et une enquête de Scotland Yard engagée essaiera de donner plus de lumière sur cet acte qui, en venant s’ajouter à deux récents autres, n’a d’autre effet que de jeter un certain discrédit sur le sérieux des fonctionnaires de Sa Majesté. N’est-ce pas qu’un vol d’ordinateur, contenant des renseignements personnels de 600 000 recrues de l’armée, en janvier dernier, a déjà créé une déplorable confusion au niveau de la Défense ? N’est-ce pas que des renseignements portant sur 25 millions de bénéficiaires d’allocations familiales ont été également égarés l’an dernier ?

Aussi, ce nouveau scandale, qui fait les gorges chaudes des services d’espionnage concurrents, pose-t-il le problème de la sécurisation des dossiers à caractère confidentiel au Royaume uni.

Le cabinet du Premier ministre britannique vient de confirmer la perte par un de ses collaborateurs d'un téléphone portable, lors de son voyage en Chine, courant janvier dernier.

C'est au cours d'une réception, à laquelle était convié ce dernier, que le Blackberry aurait été égaré, précise le communiqué du 10, Downing Street. Or, le Sunday Times affirme, lui, que le haut fonctionnaire aurait été plutôt victime d'un traquenard. Ayant cédé au charme d'une Chinoise rencontrée dans une discothèque à Shangaï, il l'aurait invitée à l'hôtel. Ce n'est que le lendemain qu'il s'est avisé de la disparition de son téléphone.

A présent, les services britanniques redoutent l'utilisation des adresses et autres informations contenues dans l'appareil pour pénétrer les secrets d'Etat.

Curieusement, un drôle de laisser-aller semble entourer l'usage des moyens de communication, particulièrement au niveau du ministère de la Défense britannique, où 658 ordinateurs portables ont été volés, en sus des 89 perdus depuis 2004, indique une dépêche de Spyworld. Cette dernière ajoute d'ailleurs : "En 2008, 26 clés USB avaient été perdues dont trois qui contenaient des informations classées "secret" et 19 autres avec des informations classées accès "restreint".

La réaction chinoise ne s'est pas fait attendre. Faisant allusion au film évoquant le soi-disant traquenard dans lequel serait tombé le haut fonctionnaire britannique, un communiqué de presse, rendu public à Pékin, note que : "Ce reportage est totalement infondé, et nous espérons que ce genre d’incident irresponsable ne se reproduise plus", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Jianchao.

Les officiels chinois auraient été sans doute mieux avisés de ne pas prendre part à ces insinuations principalement émises par le journal The Sunday Times. Car, en rejetant carrément ces dernières qui, rappelons-nous, portent sur un événement au demeurant vieux de six mois, ils donnent plutôt l'impression de s'être totalement mouillés dans une affaire somme toute sans grand intérêt.