Le Nouvel Observateur ayant donné le la mercredi dernier, Mediapart, le fameux site de Plenel mis dans le collimateur de Sarkozy et de tous ses amis, a démonté le procédé mis au point par l'UMP pour détourner la loi sur les financements de la campagne électorale de 2007.
L'astuce consistait en fait à créer des associations de soutien à l'action de Sarkozy. Ces dernières se chargeaient alors de collecter les fonds qu'elles reversaient à l'UMP, laquelle les mettait ensuite à disposition de la campagne électorale en faveur de Sarkozy.
Grâce à ce procédé, très simple en soi, il a été récolté en tout 272 000 € en 2006 et 134 000 € en 2007. "La multiplication de ces petites trésoreries 'satellites', chargées de reverser une partie de leur collecte à la 'maison mère', autorise les donateurs à dépenser, en toute légalité, bien plus que 7.500 euros par an. Pour le couple Bettencourt, la somme globale a ainsi atteint 30.000 euros minimum en 2006, au seul profit de l'UMP", précise Mediapart.
Certes, la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), chargée de faire respecter la loi sur les financements politiques, avait qualifié une telle manœuvre de "détournement" de la loi, mais sans aller plus loin.
Il faut surtout souligner que Christian Estrosi, le futur ministre de l'Industrie, présidait cette association, que Brice Hortefeux lui servait de trésorier, que Didier Banquy, actuel directeur de cabinet du ministre du Budget, Baroin, y avait titre de mandataire financier.
En rencontrant, en 2006, Eric Woerth, trésorier de l'UMP, Philippe de Maistre, le gestionnaire de la fortune de Bettencourt, admet d'ailleurs que c'est sur ses conseils que la loi a été contournée ainsi pour permettre aux Bettencourt de financer la campagne de Sarkozy en 2007.
Et c'est sans doute sur la base de ces révélations que le parquet a décidé de fouiller plus avant dans cette histoire de conflit d'intérêt qui place désormais Woerth dans l'oeil du cyclone. Ce dernier ainsi que ses amis avaient crié trop vite victoire après le rapport de l'IGF le mettant hors de cause.
Enfin, face à la foultitude de déclarations mensongères reprochées à Woerth et ses amis, une pétition circule aujourd'hui qui exige que le parquet charge un juge indépendant de l'affaire dans son intégralité.