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| Les émeutes d'Annaba ont gravement dégénéré | |
| | Auteur | Message |
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Ouchen
Nombre de messages : 283 Date d'inscription : 01/06/2007
| Sujet: Les émeutes d'Annaba ont gravement dégénéré Mar 22 Juin - 20:55 | |
| Entamées il y a plus de 3 jours, les manifestations devenues très vite des émeutes dans le quartier populaire de Sidi Salem à Annaba ont gravement dégénéré.
Non pas qu'elles ont débouché sur des violences contre les individus ou les biens publics ou privés, mais elles s'en sont prises au symbole le plus cher du pays : l'emblème national qu'elles ont brûlé pour le remplacer par l'emblème français, celui de l'ancien colonisateur, avec lequel les émeutiers ont osé défiler à la barbe des forces anti-émeutes dépêchées sur les lieux.
Le wali d'Annaba en personne a présenté, photos à l'appui, les preuves de ces dérapages aussi inadmissibles que condamnables.
Même si le régime FLN en place depuis l'indépendance a mené le pays vraiment à la ruine à tous points de vue, en venir jusqu'à s'en prendre aux couleurs pour lesquelles des dizaines voire des centaines de milliers de gens se sont sacrifiés, l'acte devient intolérable.
Bien sûr, les autorités politiques se sont immédiatement dépêchés de maquiller un événement aussi scandaleux, en promettant aux protestataires des logements neufs dès l'année prochaine, mais le mal est fait, l'explosion du cœur est venue pour témoigner de l'irréparable.
Il est bien temps que les forces saines du pays s'emparent sérieusement de la question de ce régime pourri qu'il faut envoyer au rancart le plus vite possible. Il est grand temps aussi que des cours spéciales se mettent en place pour juger l'ensemble des responsables qui se sont emparés indûment des biens du peuple ou qui ont détourné l'argent public à des fins personnelles. Sans quoi, des actes de cette nature risquent de se renouveler durablement aux dépens de l'honneur et de la crédibilité du pays tout entier sur la scène internationale. | |
| | | Oussan
Nombre de messages : 274 Date d'inscription : 05/04/2007
| Sujet: Re: Les émeutes d'Annaba ont gravement dégénéré Mer 7 Juil - 16:28 | |
| Les émeutiers du bidonville de Sidi-Salem, dans la commune d'El-Bouni (Annaba), qui, la semaine dernière, avaient défrayé la chronique en brûlant l'emblème national pour lui préférer le drapeau français avec lequel ils ont défilé à la barbe des policiers et des militaires qui étaient venus contenir leur manifestation viennent d'être jugés et condamnés à de lourdes peines de prison ferme.
C'est au tribunal d'El-Hadjar qu'ils ont eu à répondre de leurs méfaits avant d'essuyer des sanctions de 2 à 8 ans de prison.
Le tribunal a retenu contre eux l’atteinte aux symboles de la République, les troubles à l’ordre public, la dégradation de biens publics et privés et l'outrage aux représentants de la loi.
Les 18 condamnés en cause ne s'étaient pas contentés de brûler le drapeau mais ils avaient mis à sac et brûlé les locaux de l'APC, de l'agence postale et s'étaient essayés de faire subir le même sort au commissariat de police.
Non loin d'El-Hadjar, à Dréan, le président de l'APC (maire) et un fonctionnaire de la subdivision de la D.L.E.P. les avaient précédés devant leurs juges pour une affaire de corruption. Chacun des deux inculpés à écopé une peine de 4 ans de prison et 500 000 DA d'amende, indique la même dépêche de TSA qui donne l'information. | |
| | | karou
Nombre de messages : 254 Date d'inscription : 11/05/2007
| Sujet: Re: Les émeutes d'Annaba ont gravement dégénéré Dim 11 Juil - 12:49 | |
| L'on se rappelle des émeutes du 19 juin dernier qui avaient défrayé la chronique, à cause essentiellement du drapeau français que les manifestants avaient arboré après avoir jeté en autodafé le drapeau national.
Apparemment, cette histoire a eu des suites, en dehors, bien sûr, des poursuites judiciaires auxquelles elle a déjà donné lieu. Des excès et des abus mettent en cause à la fois les services de police qui ont usé de violences inacceptables pour réprimer les manifestations et la justice elle-même qui aurait jugé et emprisonné avec beaucoup de légèreté apparemment nombre de citoyens innocents.
C'est pour faire la lumière sur ces débordements de la force publique que le journal Le Soir d'Algérie a sans doute dépêché sur les lieux l'un de ses chroniqueurs les plus en vue, Maâmar Farah, qui a rédigé la correspondance suivante, intégralement reprise du journal de ce matin. ****************************************************************************** ÉMEUTES DE SIDI SALEM 1 innocent condamné à 2 ans de prison
La petite ville de Sidi-Salem (banlieue d’Annaba) vient de défrayer la chronique en se signalant, encore une fois, par des manifestations particulièrement violentes qui ont fait de nombreux blessés parmi les civils et les policiers.
De notre envoyé spécial, Maâmar Farah
Des témoignages crédibles font état d’une réaction démesurée des services de sécurité qui répondaient à l’agression sauvage de certains de leurs éléments. Un fait nouveau a enragé les autorités : de jeunes manifestants ont hissé le drapeau français après avoir brûlé l’emblème national.
Au lieu de s’interroger sur la signification d’un tel acte jamais enregistré et d’essayer de comprendre les motivations de ces jeunes qui ont été jusqu’au bout de la provocation — et quelle provocation ! —, les autorités civiles et les services de sécurité ont déclenché une vaste et brutale opération de recherche des coupables : ceux qui ont hissé le drapeau tricolore mais aussi le ou les couturiers ayant cousu ce bout de tissu qui a flotté de nouveau sur une terre d’où il a été chassé il y a près de cinquante ans.
Dans la foulée, affirment des témoignages recueillis sur place, la police a commis bien des dépassements qu’il appartient à une commission d’enquête indépendante d’évaluer. Bien sûr, on me répondra que les manifestants ont fait pire, qu’ils ont bombardé les policiers de cailloux et même de cocktails Molotov, qu’ils ont failli les tuer tant leur rage était belliqueuse et incontrôlable, mais les jeunes insurgés étaient dans la peau de… jeunes insurgés !
Manipulés ou pas, ces jeunes étaient dans l’erreur depuis le début. On ne règle pas ses problèmes en s’attaquant aux services d’ordre et aux symboles de l’Etat, voire à des biens privés ! Mais il faut savoir que les canaux de communication entre administration et administrés sont souvent coupés et que les problèmes de la vie quotidienne sont multiples ici. Cet immense bidonville, qui a enflé dans le sillage de l’industrialisation au pas de charge de la région, est périodiquement le théâtre de violentes manifestations qui se traduisent souvent par la destruction de biens publics et privés. Au lieu de construire de nouvelles cités dans d’autres zones pour y loger les habitants précaires de Sidi-Salem, les autorités ont multiplié les cités-dortoirs dans cet espace surchargé où les bidonvilles renaissent de leurs cendres et ne semblent guère sur le point d’être éradiqués. Par ailleurs, le chômage a atteint des proportions alarmantes.
Un mégaprojet touristique confié à une société saoudienne devait voir le jour et les habitants de la région y voyaient un moyen de réduire le chômage local mais ladite société a annoncé récemment qu’elle abandonnait ce projet. Cette côte au sable fin et aux immenses plages s’étendant sur des dizaines de kilomètres offre pourtant un cadre adéquat pour la construction d’hôtels et de complexes de loisir. Seulement, l’Etat ne veut plus investir dans ce domaine, contre toute logique économique ; il attend des promoteurs qui ne viennent pas et ne viendront probablement jamais !
La situation paraît aujourd’hui calme mais peut dégénérer d’un moment à l’autre. Déjà, certains ont trouvé la solution : la plage de Sidi-Salem qui fut, il y a quelques mois, la plus active dans la «harga» organisée, reprend du service. Les barques sont prêtes chaque nuit et, devant le ras-le bol de la jeunesse locale et la perspective de faire de bonnes affaires, les passeurs viennent de revoir leurs prix à la baisse : 50 000 dinars pour chaque candidat !
Procès expéditifs
Le malaise s’est aggravé. De pauvres innocents croupissent à la prison de Bouzaroura après des procès expéditifs. Si personne ne peut reprocher à la justice de sanctionner les fauteurs de troubles, on ne comprend pas pourquoi et comment de simples passagers, des gens étrangers à la cité, se trouvant par hasard au milieu de l’échauffourée, sont aujourd’hui condamnés à… 2 ans de prison !
Mohammedi Abdelaziz est l’un d’entre eux. Jeune homme habitant une belle villa à Sidi-Kaci (wilaya d’El-Tarf) avec ses parents d’origine kabyle, marié, père d’un enfant et propriétaire d’une petite voiture, il travaille au centre de contrôle technique automobile de Sidi-Salem.
Le jour de l’émeute – le 19 juin dernier — il va à son travail comme d’habitude. Une heure après l’ouverture du centre, Aziz remarque que quelque chose ne tourne pas rond. Très vite, la situation dégénère.
D’un côté, les jeunes excités qui brûlent tout sur leur passage, de l’autre, des policiers décidés à ne pas laisser les insurgés prendre possession de tous les espaces. Aziz prend peur pour son lieu de travail qui peut, d’un moment à l’autre, subir l’assaut des manifestants.
Alors, courageusement, il procède à la fermeture du centre. Il a peur aussi pour sa petite Atos, achetée au prix de lourds sacrifices. Lui et sa femme continuent d’ailleurs de payer les traites… Juste après avoir remis les clés dans sa poche, il se retrouve au milieu du chaos. Il est embarqué par la police… Aziz ne ferait pas de mal à une mouche. Tous ceux qui le connaissent évoquent ses grandes qualités humaines.
Au travail, il a un comportement exemplaire. Dans ses relations avec les parents et les amis, c’est le gars fidèle, correct, aimable, généreux, sur qui on peut compter en cas de coup dur. Quand il vous parle, il rougit. Comment un tel bonhomme peut-il se transformer subitement en fou furieux brûlant et saccageant tout ce qu’il rencontre ? Aujourd’hui, il dit à tous ceux qui l’ont rencontré en prison qu’il ne comprend pas ce qui lui arrive.
A sa femme, à ses parents, à ses avocats, il répète les mêmes mots : «Je ne comprends pas.» Un juge vient de briser la vie de cet homme et de sa femme. Je les ai rencontrés il y a quelque temps et ils me semblaient si heureux de vivre en Algérie, bâtissant projet sur projet, loin du désespoir collectif et de la soif des jeunes à vouloir s’en aller. Merci, Madame la justice algérienne, vous venez de dégoûter deux jeunes Algériens qui rejoindront très vite le rang des déçus et qui chercheront, à partir de ce jour, à émigrer au Canada, ou n’importe où ailleurs, là où justice rime avec équité, impartialité et légalité.
Dehors, la vie continue et personne ne se soucie de ce qui arrive à Aziz et à d’autres victimes de l'arbitraire (on parle d’un jeune étudiant venu chez sa tante à Sidi-Salem pour récupérer les 1 000 dinars qui lui manquaient afin de photocopier son mémoire ou encore d’un quidam qui a choisi le souk de la localité pour acheter des maillots frappés du sigle de l’équipe nationale…). Dehors, Houria, la femme de Aziz, n’arrive pas à expliquer à son fils Akram les raisons de l’absence de son père. Et que dira-t-elle à l’autre bébé qui a sept mois dans son ventre ? Ne pleure pas ma petite Houria, tu leur diras que Aziz a payé pour avoir voulu sauver son lieu de travail. Tu leur raconteras les errements de notre justice qui condamne à deux années de prison un homme totalement étranger à ce mouvement de colère demandant des logements, lui qui loge convenablement à quelques kilomètres de Sidi-Salem et de ses problèmes. Voilà, rapidement racontée l’histoire de Aziz qui vient de dépasser les vingt jours en prison. Je vous la raconte dans l’espoir que quelqu’un, dans la vaste galaxie des décideurs encore honnêtes, puisse la lire et réparer cette injustice.
Sinon, Aziz et Houria et toutes les victimes de cette incroyable mésaventure pourront dire adieu à l’espoir. Mais le peuvent- ils réellement quand ils savent qu’au-dessus du juge qui a jugé, du wali, du ministre et du président, il y a Celui dont l’œil ne dort jamais et qui possède le don de semer un espoir plus grand, plus puissant et plus durable que celui des mortels… J’ose espérer qu’Il te donnera le courage d’attendre la libération de ton mari afin que vous puissiez vous préparer ensemble à accueillir la sœur ou le frère d’Akram. M. F. ------------------------------------------------------------------------------- P. S. : Cela fait quelques mois que je me suis retiré totalement du journalisme, abandonnant billets, chroniques, pages spéciales, etc. Ce cas humain d’un être proche et que je connais bien m’a tiré de ma retraite. Il me donne davantage de raisons de croire que partir d’ici est la meilleure perspective pour ceux qui veulent vivre loin de la «hogra».
Nos dirigeants, qui rejoignent leurs familles dans de belles demeures en Suisse, France, États-Unis, etc., dès qu’ils en ont l’occasion, ne nous donnent-ils, pas le plus bel exemple ?
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| | | Amar
Nombre de messages : 256 Date d'inscription : 27/05/2007
| Sujet: Re: Les émeutes d'Annaba ont gravement dégénéré Dim 1 Aoû - 21:15 | |
| Le procès en appel a été ouvert cet après-midi à la Cour d'Annaba, où 33 condamnés doivent être rejugés, dans un premier volet, le second étant réservé ultérieurement au groupe d'émeutiers ayant refusé d'obtempérer aux injonctions des forces de sécurité après avoir tenté de saccager le commissariat de police du quartier, le jour des émeutes, annonce une dépêche de TSA.
Pour les défendre, il y avait autant d'avocats à la barre qui se sont succédé au fur et à mesure des auditions des prévenus par le tribunal.
Dans la majorité des cas, les justiciables ont réfuté les accusations portées contre eux et surtout nié avoir participé à l'autodafé de l'emblème national ou arboré le drapeau français à la barbe des services de sécurité.
Les audiences se poursuivront sans doute demain, voire le jour suivant, avant le verdict final.
Les familles des prévenus venues nombreuses assister au déroulement du procès menacent, quant à elles, de recourir à la grève de la faim si leurs enfants verront leur première condamnation confirmée ou aggravée. | |
| | | Amar
Nombre de messages : 256 Date d'inscription : 27/05/2007
| Sujet: Re: Les émeutes d'Annaba ont gravement dégénéré Lun 2 Aoû - 13:17 | |
| Les audiences reprises ce matin ont permis d'entendre le réquisitoire du représentant du ministère public qui a demandé la confirmation des arrêts rendus en première instance puis les plaidoiries expéditives des avocats. Ces derniers ont surtout insisté unanimement sur le manque de preuves des délits reprochés aux accusés.
Le président, ayant sans doute reçu des instructions dans le sens où il faut non pas attiser les haines mais rechercher l'apaisement et surtout la vérité, a fini par décider le renvoi de l'affaire, pour complément d'information, à une date ultérieure. En d'autres termes, les pièces constitutives du dossier restent insuffisantes pour permettre un jugement équitable.
Semblable décision nourrit, aux yeux des prévenus, l'espoir que le verdict attendu sera nettement plus clément que le premier rendu à la hâte et dans la précipitation qu'imposait à chaud la grave atteinte aux symboles de l'État.
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| | | Aram
Nombre de messages : 172 Date d'inscription : 06/04/2007
| Sujet: Re: Les émeutes d'Annaba ont gravement dégénéré Lun 16 Aoû - 20:18 | |
| La Cour d'appel d'Annaba a rendu son verdict, hier soir, contre les 33 émeutiers condamnés en première instance à de lourdes peines de prison.
Elle a retenu à leur encontre les infractions suivantes : atteinte aux symboles de la République, destruction de biens publics et privés, outrages à corps constitués et troubles à l’ordre public.
Plus clémente, elle a cependant acquitté 16 d'entre eux, faute de preuves de leur culpabilité (ils se seraient trouvés tout à fait par hasard sur les lieux au moment de la rafle qui a permis les arrestations), allégé les peines de 6 mois à 2 ans de prison pour 16 autres et enfin condamné à 4 ans de prison le dernier, un policier habitant le même bidonville que ses camarades et ayant participé aux émeutes.
Le président du tribunal a rejeté complètement les allégations des policiers à propos des 16 acquittés. | |
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