Chakib Khellil, l'ex homme fort du régime Bouteflika démis de ses fonctions depuis hier, serait d'ores et déjà placé dans le collimateur de la justice.
Toutes les malversations à cause desquelles l'encadrement au sommet de Sonatrach a été arrêté ou placé sous contrôle judiciaire impliqueraient directement en fait l'ancien ministre.
Ce dernier qui se disait membre du "clan présidentiel", donc un protégé de Bouteflika, serait en réalité le premier signataire de tous les contrats passés illégalement entre Sonatrach et ses divers partenaires nationaux ou étrangers. Meziane, l'ancien PDG de cette entreprise publique, se serait entouré de toutes les précautions d'usage pour faire avaliser préalablement l'ensemble des contrats souscrits dans ce cadre par sa tutelle, autrement dit Chakib Khellil.
Circonstance aggravante, les perquisitions faites dans les bureaux de celui-ci auraient permis aux enquêteurs de saisir nombre de documents qui établissent son entière responsabilité dans les malversations mises au jour chez Sonatrach.
En dépit de ses protestations indignées contre les investigations engagées, Khellil, l'homme que l'on appelle aussi le pion des USA dont il serait un citoyen, s'est vu signifier par Bouteflika l'ordre de s'y plier sans faire de vagues. "Si tu n'as rien à te reprocher, tu dois laisser les enquêteurs poursuivre leur travail", lui aurait fait remarquer ce dernier.
En vérité, ce n'est ni Bouteflika ni son entourage qui auraient déclenché le processus qui a mis à plat la scandaleuse affaire Sonatrach. Des aveux faits à des responsables d'une ambassade algérienne en Europe, par des représentants d'une entreprise mêlée à des malversations puis dupée par les représentants de Sonatrach, seraient à l'origine de l'instruction ouverte et menée par le DRS.
Sachant la gravité des intérêts mis en jeu, il est donc peu probable que Chakib Khellil ne soit pas le fusible qu'il fallait livrer à la vindicte publique pour protéger le "clan présidentiel" responsable de tous les malheurs que l'Algérie vit depuis l'avènement de Bouteflika.