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 La crise iranienne au centre des débats internationaux

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Oussan
Tarascon
Amar
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Amar

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MessageSujet: La crise iranienne au centre des débats internationaux   La crise iranienne au centre des débats internationaux EmptySam 15 Mai - 10:08

La crise iranienne au centre des débats internationaux Lulla11 Le président Lulla du Brésil est attendu ce week end à Téhéran, pour discuter avec les autorités iraniennes du problème resté pendant du nucléaire.

Toutes les pressions exercées par l'Occident, à travers le Conseil de sécurité, pour résoudre le président Ahmadinedjad à se plier aux exigences de contrôle de ses activités nucléaires, se sont avérées vaines jusqu'ici. Aussi, malgré les multiples sanctions adoptées contre lui, l'Iran continue toujours d'opposer une fin de non recevoir. Téhéran s'entête à poursuivre ses activités, dont on ne sait ni l'étendue, ni la raison d'être, ni la finalité.

Homme sage du Tiers-Monde, qui arrive en fin de mandat dans son pays, Lulla dispose personnellement d'une aura sans égale qui pourrait aider à régler le problème. Fort convaincu du droit des nations à activer dans le domaine strictement civil du nucléaire, le président brésilien peut se faire entendre. Cela est d'autant plus vrai que son immense et riche pays, dit émergent, est propulsé aujourd'hui au rang de prétendant à un siège permanent au Conseil de sécurité.

Pour l'Iran, il importe donc de saisir cette chance inespérée d'écouter un partenaire de grand poids et un ami de sa cause, qui refuse nettement, pour des raisons à la fois humaines et économiques, toutes formes de sanctions à son égard. Même la Turquie, membre non permanent qui siège actuellement au Conseil de sécurité, semble être de cet avis.

Dans l'intérêt enfin de son pays, Ahmadinedjad serait bien avisé de prêter, à Lulla comme à Erdogan de Turquie, une oreille attentive qui mettrait un terme à une campagne haineuse et ininterrompue de menaces à peine voilées que lui adresse déjà de longue date le Conseil, une institution exclusivement menée sous la houlette des USA, dont l'on sait tout le mal qu'ils sont capables de causer à la planète entière, au nom de leurs seuls intérêts égoïstes et hégémoniques.
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Tarascon

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MessageSujet: Re: La crise iranienne au centre des débats internationaux   La crise iranienne au centre des débats internationaux EmptyLun 17 Mai - 17:36

Lulla, du Brésil, et Erdogan, de Turquie, ont réussi avec Ahmadinedjad à trouver une solution satisfaisante pour l'enrichissement de l'uranium iranien en Turquie, sous réserve, bien sûr, que l'AIEA en donne préalablement son aval.

Ainsi, Téhéran livrerait à Ankara ses 1200 kg d'uranium à 3,5 %, lesquels, dans un délai d'un an, lui reviendraient enrichis à 20 %, sous la forme de combustible, pour les besoins de son réacteur nucléaire. Ce faisant, ses détracteurs seraient alors assurés que son uranium ne prendrait pas le chemin d'un usage militaire tant redouté.

Pour les parties médiatrices, une telle conclusion mettrait donc fin aux pressions et aux sanctions exercées par le groupe des 5+1 puissances représentées au Conseil de sécurité.

Il se trouve, malheureusement, que quelques heures seulement après la signature de cet accord, Ahmadinedjad a déclaré que son pays poursuivrait lui-même l'enrichissement de son uranium à 20 %, autrement dit il renonce, comme à son habitude, à l'engagement fraîchement souscrit et dont l'encre n'avait peut-être encore pas séché. Il semble, en effet, ne pas comprendre que les membres permanents du Conseil de sécurité exigent de lui qu'il s'arrête carrément d'enrichir son uranium, condition sine qua non à la levée des sanctions en cause.

Pour Israël, c'est encore là une aubaine, dans la mesure où une telle attitude le conforte dans le projet d'engager militairement une action capable de détruire l'ensemble des installations nucléaires iraniennes. Mais cela est moins sûr, l'Iran n'étant ni la Syrie ni l'Irak...
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Tarascon

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MessageSujet: Re: La crise iranienne au centre des débats internationaux   La crise iranienne au centre des débats internationaux EmptyLun 17 Mai - 22:05

Voici ce que pense un expert français de l'accord signé aujourd'hui. L'interview a été publiée dans le journal le Nouvelobs.

******************************************************************************
L'accord sur le nucléaire iranien "ne résout rien sur le fond"

François Géré, directeur de recherches à l'Université Paris III et président fondateur de l'IFAS (Institut français d'analyse stratégique), revient sur l'accord Turquie-Brésil-Iran annoncé lundi matin.

Que signifie l'accord sur le projet d'échange de combustible nucléaire entre l'Iran, la Turquie et le Brésil ? Prévoit-t-il l'abandon de nouvelles sanctions du Conseil de Sécurité de l'ONU à l'encontre de Téhéran ?

- Il a deux conséquences à court terme : le report - et non l'abandon - des sanctions de l'ONU, et l'éloignement de la menace d'un Iran qui enrichit lui-même son uranium pour le réacteur de recherche nucléaire de Téhéran. Mais l'accord ne fait que reporter le problème, il ne résout rien sur le fond. Il prévoit uniquement l'envoi de 1.200 kg d'uranium enrichi à 3,5% en Turquie, qui est le total fixé en octobre 2009. Depuis, les Iraniens ont continué à enrichir de l'uranium et disposent de bien plus des 1.200 kg qu'ils s'engagent à envoyer. L'accord ne garantit pas qu'à chaque fois que l'Iran reconstitue son uranium, il l'enverra en Turquie. Le pays ne s'engage pas non plus à arrêter d'enrichir lui-même de l'uranium. Dans six mois, on pourrait se retrouver dans la même situation qu'aujourd'hui et arriver à une tonne d'uranium enrichi sur le territoire iranien.

Sur quoi l'accord peut-il déboucher ?

- L'accord ouvre néanmoins la porte à un nouveau dialogue. Le gouvernement iranien indique qu'il veut reprendre le dialogue avec les 5+1 mais l'obtention d'un accord satisfaisant s'annonce difficile. Le Brésil et la Turquie viennent s'ajouter, avec la Russie et à la Chine, à la liste des pays qui s'opposent à des sanctions contre Téhéran. Cela fait quatre pays qui seraient contre de nouvelles sanctions, contre quatre autres qui seraient pour. La position diplomatique de l'Iran semble renforcée. Les grandes puissances sont maintenant dans l'attente de propositions sérieuses, constantes et crédibles de la part de Téhéran.

En quoi cet accord entre l'Iran, la Turquie et le Brésil est une médiation de "la dernière chance", comme l'ont qualifié Washington et Moscou ?

- Cet accord était la dernière étape avant de nouvelles sanctions prises par le Conseil de Sécurité de l'ONU à l'encontre de Téhéran. Les Iraniens ont réussi à monter un accord qui dans l'état actuel, désamorce le processus grave qui était engagé et reporte de possibles sanctions à leur égard.

La Chine, qui a pris part aux discussions sur de nouvelles sanctions éventuelles, a-t-elle joué un rôle particulier dans la signature de l'accord avec le Brésil et la Turquie ?

- La Chine a clairement poussé l'Iran à lâcher du lest. Pékin est très favorable à une entente sur la question du nucléaire iranien et la position chinoise est de dire qu'il y a de la place pour un accord. La Chine a un rôle de coéquipier.

De son côté, Israël a accusé Téhéran de manipulation en faisant semblant d'accepter un enrichissement de son uranium en Turquie. Ces accusations sont-elles fondées ?

- Les Israéliens n'ont pas confiance. La position d'Israël est de dire à Téhéran : "On n'y croit pas, vous ne cherchez qu'à reporter les sanctions". Pour l'instant, l'Iran n'a fait que menacer d'enrichir son uranium à 20% mais n'a pas encore commencé à le faire. La peur d'Israël est que l'Iran enrichisse son uranium à plus de 20%. Si les Iraniens renoncent à démarrer l'enrichissement, cela écarte une échéance dangereuse.

Interview de François Géré, directeur de recherches à l'Université Paris III-Sorbonne Nouvelle et président fondateur de l'IFAS (Institut français d'analyse stratégique), par Jordan Grevet.
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Oussan

Oussan


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Date d'inscription : 05/04/2007

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MessageSujet: Re: La crise iranienne au centre des débats internationaux   La crise iranienne au centre des débats internationaux EmptyVen 21 Mai - 9:47

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (USA, Royaume Uni, France, Russie, Chine) et l'Allemagne ont déjà mis au point la mouture de la résolution portant sanctions à appliquer de nouveau à l'Iran.

Passant outre le récent accord signé entre ce dernier, le Brésil et la Turquie, stipulant l'enrichissement par Ankara de 1200 kg d'uranium iranien, sous réserve de l'aval de l'AIEA, ces meneurs du Conseil entendent imposer à Téhéran leur diktat : l'empêcher tout simplement de toucher au nucléaire, y compris civil.

Le projet de résolution défendu par la représentante américaine et qui sera vraisemblablement soumis au vote dans la première décade de juin prochain semble d'ores et déjà obtenir les 9 voix nécessaires pour son adoption, puisqu'en sus de ces membres permanents, le Gabon, l'Autriche, le Japon, la Bosnie et le Mexique (membres non permanents) semblent d'ores et déjà l'approuver. Comme toujours, la Chine, qui défend en premier ses intérêts menacés directement par Washington, s'est donc rétractée au dernier moment. Elle ne compte pas opposer son véto, en dépit des assurances qu'elle a pourtant longtemps claironnées à la face du monde.

Dans cette éventualité, l'Iran se verrait donc tout particulièrement interdire l'importation de matériels lourds militaires, comme en particulier les missiles S-300 commandés à Moscou et dont la livraison reste toujours bloquée. Il est même à craindre qu'une espèce de contrôle soit institué en mer pour soumettre tout navire se rendant en Iran à une fouille qui sélectionnerait les produits livrables.

Un tel procédé priverait naturellement Téhéran de toute possibilité de poursuivre non seulement ses activités nucléaires mais aussi ses fabrications militaires de tous ordres, voire même industrielles, réduisant ainsi ses capacités guerrières face à Israël qui continue de le menacer allègrement.
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Redflane

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MessageSujet: Re: La crise iranienne au centre des débats internationaux   La crise iranienne au centre des débats internationaux EmptyDim 23 Mai - 16:46

Un article très fouillé publié sous :
http://blog.mondediplo.net/2010-05-21-Iran-vers-une-communaute-internationale-post
dans un blog du Monde diplomatique, sous la signature d'Alain Gresh, en date du 21 mai dernier, met en pièces les allégations colportées sur l'affaire iranienne par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, en prétendant faussement représenter à eux seuls la "communauté internationale".

Pour ne pas le dénaturer en en tirant de simples extraits, j'ai jugé plus opportun de l'insérer en entier ainsi qu'il suit :
***************************************************************************

Iran, vers « une communauté internationale » post-occidentale ?

vendredi 21 mai 2010, par Alain Gresh

« Les grandes puissances se discréditent » auprès de l’opinion publique en ignorant l’initiative irano-turco-brésilienne, a déclaré Ali Akbar Salehi, chef de l’organisation iranienne de l’énergie atomique (AFP, 19 mai). C’est « un camouflet pour les puissances émergentes », a insisté pour sa part l’ancien ambassadeur de France à Téhéran François Nicoullaud, sur RFI, le 19 mai. Pour l’éditorialiste du New York Times Roger Cohen (« America Moves the Goalposts », 20 mai), « le Brésil et la Turquie représentent le monde émergent post-occidental. Et il va continuer à émerger. Hillary Clinton devrait être moins irresponsable en torpillant les efforts de Brasilia et d’Ankara et en rendant hypocritement hommage à leurs efforts sincères. » La capacité des Etats-Unis à imposer leur solution, poursuit-il, est sérieusement érodée.

Tous trois réagissaient au dépôt par les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution durcissant les sanctions contre l’Iran. L’accord tripartite signé à Téhéran n’a pas fini de soulever des vagues. Son importance ne peut être sous-estimée, car il signe sans doute la fin de la « communauté internationale » derrière laquelle les Etats-Unis et l’Union européenne s’abritaient pour mener leur politique.

Il avait fallu 17 ou 18 heures de négociations à Téhéran entre les ministres des affaires étrangères du Brésil, de la Turquie et de l’Iran pour se mettre d’accord sur un texte. Les discussions avaient été ardues. Le premier ministre turc avait menacé de ne pas se joindre aux négociateurs et même de rompre le dialogue si la République islamique ne prenait pas d’engagements précis et ne fixait pas des échéances pour leur mise en œuvre. Finalement, tout s’est arrangé : M. Recep Erdogan a fait le déplacement à Téhéran et il a scellé, le 17 mai, son entente avec le président Lula da Silva et Mahmoud Ahmadinejad sur un texte en dix points qui trace une voie pour résoudre la crise sur le nucléaire iranien.

Quelques heures avant cette signature, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait appelé son homologue turc pour tenter de le dissuader ; elle avait prédit que la médiation échouerait et avait déclaré devant des journalistes : « Chaque étape a démontré clairement au monde que l’Iran ne s’engage pas de la manière que nous avons demandée et que le pays continue son programme nucléaire » (cité par Stephen Kinzer, « Iran’s nuclear Deal », The Guardian, 17 mai 2010).

Pour sa part, le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait accusé le président Lula de se laisser abuser par l’Iran, s’attirant une vive réplique de l’intéressé : « Personne ne peut venir me donner des leçons sur l’armement nucléaire. (...) Chaque pays se charge de sa politique internationale et le Brésil est conscient d’être majeur. » Au Brésil même, quelques journaux relayaient la campagne des néoconservateurs américains et comparaient Lula à Neville Chamberlain, le signataire britannique des accords de Munich de 1938 !

Au-delà de l’accord lui-même, c’est le rôle joué par deux puissances émergentes, proches des Etats-Unis, qui attire l’attention. Pour la première fois peut-être depuis la fin de la guerre froide, dans une crise internationale majeure, ce ne sont ni les Etats-Unis ni les Européens qui ont joué un rôle moteur dans des négociations pour sortir de l’impasse.

En 2004 encore, c’était la troïka européenne (France, Royaume-Uni, Allemagne) qui paraphait, le 14 novembre, un accord avec la République islamique : l’Iran acceptait de signer le protocole additionnel du Traité de non prolifération (TNP) prévoyant des inspections plus vigoureuses de ses installations nucléaires et décidait de suspendre provisoirement l’enrichissement de son uranium, étant entendu qu’un accord à long terme entre les Occidentaux et l’Iran serait ratifié, qui fournirait à Téhéran des garanties sur sa sécurité. Ces engagements ayant été rejetés par Washington et par le président George W. Bush, qui rêvait de renverser « le régime des mollahs » après sa « brillante victoire » en Irak, l’Iran relança son programme d’enrichissement. Et, plutôt que de poursuivre une politique indépendante, l’Union européenne s’aligna sur Washington, se privant du moindre rôle d’intermédiaire. Plus grave encore, Paris se lança dans une surenchère anti-iranienne, allant jusqu’à critiquer l’administration Obama pour ses premières ouvertures envers Téhéran.

Ce « vide » européen et français – perceptible sur d’autres dossiers, notamment sur le dossier israélo-palestinien –, allait permettre à des puissances comme le Brésil ou la Turquie de s’affirmer sur la scène iranienne et d’obtenir l’accord du 17 mai.

Que dit le texte signé sous leur égide ? D’abord que, conformément au TNP, l’Iran a droit à l’enrichissement ; ensuite, que le pays accepte l’échange de 1 200 kilos d’uranium faiblement enrichi (UFE) contre 120 kilos d’uranium enrichi (UE) à 20%, indispensables au fonctionnement de son réacteur de recherche ; que les 1 200 kilos d’UFE seraient stockés en Turquie, le temps que l’Iran reçoive ces 120 kilos d’UE ; que l’Iran transmettrait à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dans la semaine suivant le 17 mai, une lettre officielle formalisant son accord. En renonçant à une partie importante de son uranium, Téhéran limite sérieusement ses capacités à produire une bombe.

Rappelons ce qu’est le réacteur de recherche de Téhéran. C’est un réacteur installé avant la révolution pour fabriquer des isotopes nécessaires contre le cancer. Jusqu’à présent, ce réacteur s’était fourni sur le marché pour obtenir l’uranium enrichi à 20% nécessaire à son fonctionnement. Ce sont les pressions des Etats-Unis (pourtant à l’initiative de la création de ce réacteur) qui empêchent l’Iran d’obtenir désormais le combustible nécessaire.

Une version de cette proposition avait été formulée par l’AIEA en octobre 2009, avec une différence notable : les 1 200 kilos devaient être envoyés en Russie puis en France pour être conditionnés, et ce n’est qu’à l’issue de ce processus que Téhéran récupérerait de l’uranium enrichi. Ce projet avait suscité des débats à Téhéran, où l’on ne faisait pas confiance aux « intermédiaires » : ni à la Russie, qui traîne les pieds sur la mise en service de la centrale nucléaire de Bushehr, qui a pris plusieurs années de retard ; ni à la France, dont on se souvient de son soutien à l’Irak durant la guerre de 1980-1988, de son refus de respecter ses engagements et de fournir de l’uranium enrichi à Téhéran comme le prévoyait l’accord Eurodif (dans lequel l’Iran avait investi 1 milliard de dollars), sans parler de sa violente rhétorique anti-iranienne actuelle. Les luttes internes à Téhéran, notamment suite à l’élection présidentielle de juin 2009, rendaient un accord plus difficile, les différentes factions du pouvoir faisant de la surenchère.

Contrairement à ce qu’écrit une presse « mal informée, » l’Iran n’avait pas refusé le projet de l’AIEA, mais demandé à ce que l’échange soit simultané et qu’il ait lieu sur son territoire. La proposition du 17 mai 2010 est un compromis, rejeté par une partie de la presse iranienne et par quelques députés. Jomhuri-ye Eslami écrit le 18 mai que les conditions posées par l’Iran « n’avaient pas été remplies par la déclaration » et Keyhan dénonce « un recul de l’Iran par rapport à ses positions antérieures ».

L’enthousiasme était encore plus faible du côté français. Le porte-parole du quai d’Orsay déclarait le 17 mai :

« Ne nous leurrons pas : une solution à la question du TRR [le réacteur de recherche de Téhéran], le cas échéant, ne règlerait en rien le problème posé par le programme nucléaire iranien. L’échange d’uranium envisagé n’est qu’une mesure de confiance, un accompagnement. Le cœur du problème nucléaire iranien, c’est la poursuite des activités d’enrichissement à Natanz, la construction du réacteur à l’eau lourde d’Arak, la dissimulation du site de Qom, les questions des inspecteurs de l’AIEA laissées sans réponse à ce jour. Depuis la proposition de l’AIEA en octobre dernier, l’Iran enrichit de l’uranium à 20%. C’est à ces violations constantes des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et du Conseil des gouverneurs de l’AIEA que l’Iran doit immédiatement mettre fin. C’est à cette fin que nous préparons à New York, avec nos partenaires du Conseil de sécurité, de nouvelles sanctions. »

Le département d’Etat adoptait une position quasi-similaire (ou faudrait-il dire que c’est le Quai d’Orsay qui emboîtait le pas à Washington ?).

Même consensus minimisant la portée de l’accord dans les médias : Libération du 18 mai ne lui a consacré que quelques lignes, et Le Monde (19 mai) n’y a vu qu’un moyen pour Téhéran de desserrer « la pression occidentale sur son programme nucléaire », un titre similaire à celui du New York Times du 18 mai.

Pris au dépourvu, les diplomates européens et américains (et les médias) ont mis au point une stratégie pour le moins étrange :

— féliciter (avec plus ou moins de chaleur) le Brésil et la Turquie pour leur efforts ;

— affirmer que l’accord du 17 mai ne change rien sur le fond et ne résout pas la crise ;

— maintenir l’idée que seules les sanctions seront efficaces, et donc déposer un projet en ce sens au Conseil de sécurité (PDF).

Pourtant, l’accord satisfait aux demandes faites par l’AIEA en octobre 2009, et, à l’époque, tout le monde admettait l’idée que, si ces demandes étaient acceptées, il n’y aurait pas de nouvelles sanctions, mais ouverture de négociations. Les Etats-Unis semblaient avoir accepté que le programme d’enrichissement de l’uranium (conforme au TNP) serait alors accepté. Quoiqu’il en soit, il était évident qu’un premier accord ne pouvait régler toutes les questions mais simplement ouvrir la voie à des négociations plus larges (et qui, pour Téhéran, devaient dépasser le seul dossier nucléaire).

L’Iran, une puissance militaire majeure ? Retour à la table des matières

Que s’est-il passé depuis octobre ? Les pressions de la droite américaine et du Congrès (en plein délire sur l’Iran), ainsi que celles d’Israël, ont sans doute porté leur fruit. Pour Juan Cole, il en fait aucun doute que l’abandon par l’administration Obama de son approche réaliste, déployée dans les premiers mois de la présidence, est due avant tout au lobby pro-israélien et à la volonté d’apaiser le gouvernement Nétanyahou (« Iran Threatens to Pull out of Nuclear Deal over new UN Sanctions », Informed Comment, 21 mai 2010).

L’Iran, loin d’être une puissance militaire majeure, comme le prétendent la propagande occidentale et la propagande iranienne, paradoxalement à l’unisson, n’est qu’un pays disposant de forces limitées, rappelle Stephen M. Walt (« More hype about Iran ? », Foreign, Policy, 20 avril 2010). Son analyse rejoint celle, plus ancienne, d’Edward Luttwak, un important stratège américain (« Le Moyen-Orient, au milieu de nulle part »).

Y a-t-il, comme certains le pensent, des divisions au sein de l’administration américaine ? Selon le spécialiste Gary Sick, le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu a affirmé avoir été « en contact permanent » avec Clinton et le conseiller pour la sécurité James Jones et pensait agir avec l’aval de Washington (Gary’s Choice, 18 mai). Davutoglu a précisé : « On nous a dit que si l’Iran cédait les 1 200 kilos sans conditions, alors serait créée l’atmosphère nécessaire [pour éviter les sanctions]. (...) Alors, si nous faisons tout cela et qu’ils parlent encore de sanctions, cela va mettre en cause la confiance psychologique que nous avons créée. » Il semble désormais non seulement que Washington refuse de laisser l’Iran enrichir son uranium, mais que l’objectif soit d’éviter que l’Iran dispose de « capacités nucléaires », formulation floue et sujette à toutes les interprétations.

La Chine, bien qu’elle ait accepté le dépôt de la résolution au Conseil de sécurité, a précisé, selon l’agence de presse Xinhua (18 mai), que faire circuler un projet de résolution au Conseil de sécurité ne signifiait pas « que la porte de la diplomatie était fermée ». La prise de position de la Chine, dictée avant tout par sa volonté de ne pas affronter les Etats-Unis, donne toutefois lieu à bien des contorsions dans les médias chinois (lire « China Defends Its Approval of Iran UN Sanctions Draft... And then does some walkback », China Matters, 19 mai).

Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères russe du 19 mai, publié à la suite d’un entretien entre Clinton et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, la Russie a mis en garde Washington et ses alliés européens contre des sanctions unilatérales, y compris des « sanctions extra-territoriales » (c-à-d. des sanctions contre des entreprises non-occidentales qui travaillent avec l’Iran). La Russie semble cependant décidée à ne pas livrer de missiles S-300 que Téhéran a pourtant déjà achetés.

Tout le monde le sait, les sanctions éventuelles adoptées par l’ONU n’auront pas d’effets (d’autant que, pour satisfaire Pékin et Moscou, le texte ne prévoit ni embargo total sur les armes, ni l’interdiction de nouveaux investissements). Washington comme l’Union européenne espèrent seulement que ce vote leur donnera une caution pour se lancer dans des sanctions unilatérales fortes, qui rendront encore plus difficile la recherche d’une solution de la crise. Et, comme les sanctions échoueront, les faucons américains y verront la preuve que la seule solution est une intervention militaire.

La Turquie et le Brésil ont exprimé leur inquiétude face aux risques d’une nouvelle résolution, résolution qu’ils ne voteront pas (ils sont membres non-permanents du Conseil de sécurité). D’autres pays pourraient aussi rejeter le texte, notamment le Liban. Le Brésil a demandé à être associé (avec la Turquie) au groupe 5+1 (les membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) qui négocie avec Téhéran, s’attirant le 19 mai une réponse peu favorable du porte-parole du Quai d’Orsay. Le ministre brésilien des affaires étrangères Celso Amorim a déclaré le 19 mai, selon l’agence de presse brésilienne : « Ignorer l’accord refléterait une attitude de dédain pour une solution pacifique. » Les deux pays ont multiplié les contacts avec les pays du monde pour défendre leur point de vue.

Un éditorialiste du quotidien turc Radikal (18 mai) tire les premières leçons de ce qui s’est passé et affirme que l’inconfort des Occidentaux à l’égard de l’accord du 17 mai « exprime leur méfiance devant le succès de la Turquie et du Brésil dans la principale crise à l’ordre du jour dans le monde, succès qui témoigne qu’un changement tectonique a eu lieu dans la structure des relations internationales ».
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Amar

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MessageSujet: Re: La crise iranienne au centre des débats internationaux   La crise iranienne au centre des débats internationaux EmptyLun 24 Mai - 17:22

L'on sait maintenant que les membres permanents du Conseil de sécurité profitent de l'occasion qui leur est offerte de discuter des sanctions à imposer à l'Iran pour mettre sur la table les diverses concessions qu'ils s'échangent les uns les autres pour préserver leurs intérêts.

Ainsi, si la Chine a fini par s'aligner sur la proposition présentée par Washington, elle ne l'a fait que pour conserver ses rapports commerciaux avec lui qu'Obama menaçait de réviser sérieusement à la baisse en cas de refus. Or, Pékin tire l'essentiel de ses exportations du marché américain lui-même. De même, si la Russie suit le mouvement, elle obéit d'abord au besoin de surveiller de près les activités en matière nucléaire d'un pays limitrophe qui risquent de menacer au premier chef sa propre sécurité. Ensuite, elle tient à garder la faculté de poursuivre ses exportations juteuses à caractère militaire vers Téhéran, quand bien même ces ventes d'armes peuvent nuire demain en cas de conflit direct qui opposerait les USA ou leur protégé Israël à l'Iran.

Finalement, donc, il est faux de croire que les principaux membres du Conseil de sécurité activent dans l'intérêt de la communauté internationale dont ils se considèrent les leaders mais plutôt dans leurs intérêts égoïstes et propres. Et cela a un nom : l'hégémonie impérialiste sinon le néocolonialisme.
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Houhou

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Date d'inscription : 24/05/2007

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MessageSujet: Re: La crise iranienne au centre des débats internationaux   La crise iranienne au centre des débats internationaux EmptyLun 7 Juin - 22:20

C'était donc aujourd'hui qu'une réunion de l'AIEA devait se consacrer à l'examen du nouveau rapport ayant trait aux recherches iraniennes en matière nucléaire.

Un spécialiste de ces questions a rédigé pour Ria Novosti un important document très fouillé qui explique par le menu l'état des lieux tel que relevé sur place là-bas en Iran par les experts de l'AIEA.

Voici son article en entier.
*****************************************************************************
Nouveau rapport de l'AIEA sur l'Iran : les soupçons s'accumulent

Une réunion du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’est ouverte lundi à Vienne.

Le rapport du directeur général de l’AIEA Yukio Amano sur le programme nucléaire iranien diffusé la semaine dernière parmi les membres du Conseil y retiendra un intérêt particulier. Refusant de respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, la République islamique d’Iran jette, en fait, un défi à la communauté internationale, ce qui implique une réponse adéquate, c’est-à-dire des sanctions.

Le rapport accorde une attention particulière à deux sites nucléaires de Natanz: une entreprise d’enrichissement d’uranium qui produit de l’uranium faiblement enrichi et une entreprise expérimentale d’enrichissement de l’uranium où sont testés de nouveaux types de centrifugeuses à gaz et où l’on effectue des recherches en vue d’élever le degré d’enrichissement de l’uranium-235. D’après l’AIEA, à la date du 24 mai 2010, 8.528 centrifugeuses R-1 (de première génération et de faible puissance, dénommées IR-1 en Iran) ont été installées dans l’entreprise d’enrichissement de l’uranium, mais sur ce nombre, seulement 3.939 sont utilisées pour l’enrichissement de l’uranium.

Il est établi que l’enrichissement industriel de l’uranium ne s’effectue que sur centrifugeuses à gaz R-1 (IR-1). Le fait que le nombre de centrifugeuses à gaz diminue dans l’entreprise d’enrichissement de l’uranium est très alarmant. Ainsi, du 2 novembre 2009 au 24 mai 2010, le nombre de centrifugeuses s’est réduit de 164. Cela peut témoigner de leur stockage en dehors de l’entreprise. Il est bien plus inquiétant que seuls 46% des centrifugeuses à gaz installées à Natanz sont exploités. En cas de nécessité, les centrifugeuses non opérationnelles peuvent être démantelées et transférées à Fordo où un site d’enrichissement de l’uranium est en construction. En fait, l’infrastructure créée en Iran permet probablement, à condition de disposer de matériaux appropriés, de produire environ 3.000 centrifugeuses à gaz par an, ce qui est suffisant pour équiper le site nucléaire de Fordo. Un processus d’accumulation dissimulée de centrifugeuses à gaz est actuellement fort possible.

Le processus de modernisation des centrifugeuses à gaz se poursuit également. Des modèles plus perfectionnés subissent déjà des tests: les IR-2 et les IR-4. Début mai 2010, 2.427 kg d’hexafluorure d’uranium faiblement enrichi ont été accumulés à l’issue du processus d’enrichissement de l’uranium. Si ce matériau est utilisé pour son enrichissement ultérieur, cela permettra d’obtenir une matière fissile pour trois charges nucléaires à base de l’uranium de qualité militaire. Si les cadences actuelles de production d’uranium faiblement enrichi sont conservées, d’ici à la fin de 2010 ses stocks accumulés peuvent atteindre 3.292 kg, ce qui est suffisant pour produire (après réenrichissement) cinq charges nucléaires.

On supposait auparavant que l’uranium faiblement enrichi pouvait être réenrichi à 80% en 4 à 6 mois à Natanz, ce qui aurait été suffisant pour assurer l’explosion d’une charge nucléaire. Ensuite, il faut à peu près autant de temps pour l’usiner comme métal sous forme appropriée et fabriquer des demi-sphères. C’est-à-dire que Téhéran pourrait effectuer au bout d’un an l’essai nucléaire d’un engin à base d’uranium hautement enrichi.

Mais les inspections effectuées ces derniers mois par l’AIEA ont établi que l’Iran n’était pas prêt à assurer le réenrichissement industriel ultérieur de l’uranium faiblement enrichi. Ainsi, à l’entreprise expérimentale de Natanz, on n’exploite que deux cascades de centrifugeuses à gaz IR-1, c’est-à-dire 328 centrifugeuses, ce qui témoigne du caractère expérimental des travaux accomplis.

La communauté internationale dispose des résultats de la spectrométrie de masse annoncés par l’Iran, selon lesquels le niveau d’enrichissement de 19,8% de l’uranium-235 a été atteint du 9 au 11 février 2010 à l’entreprise expérimentale susmentionnée. Mais cela atteste seulement que cet enrichissement est en principe possible, ce qui n’a pas été confirmé par les inspecteurs de l’AIEA. Ces données ont pu être falsifiées, ce dont témoignent de nombreuses imprécisions de date et le refus d’admettre les inspecteurs AIEA à assister à ce processus (la spectrométrie de masse a été effectuée en l’absence des représentants de l’AIEA), ainsi que le refus de présenter à l’Agence pour analyse détaillée 5,7 kg d’hexafluorure d’uranium enrichi à 19,7% qui, selon la déclaration de l’Iran, ont été produits.

D’après les données disponibles, les spécialistes iraniens ne peuvent pas encore assurer la production industrielle d’hexafluorure de qualité requise et les vitesses nécessaires de rotation des centrifugeuses à gaz. Cela compliquera beaucoup le réenrichissement ultérieur de l’uranium, par conséquent, il faut attendre la confirmation digne de foi par l’AIEA du fait du réenrichissement à 19,7%.

Cependant, les spécialistes iraniens ont déjà considérablement progressé dans cette voie, c’est pourquoi il serait irréfléchi d’exagérer leurs problèmes techniques. Certes un délai d’un an jusqu’à un essai nucléaire qu’il faut commencer à calculer depuis le moment de la rupture des rapports entre l’Iran et l’AIEA (signe indirect de la décision par Téhéran de créer l’arme nucléaire) est probablement impossible. Mais un délai de deux ans peut être largement suffisant pour effectuer un essai nucléaire après l’adoption d’une décision politique appropriée. D’ailleurs, ce délai se réduira de plus en plus au fur et à mesure de l’accroissement de l’infrastructure nucléaire.

Les faits cités ci-dessus ne permettent pas d’affirmer catégoriquement que l’Iran mène des recherches appliquées militaires dans le domaine nucléaire mais ils renforcent considérablement les soupçons de la communauté internationale. Cela se produit au moment où Téhéran refuse ostensiblement de mener un dialogue constructif avec les inspecteurs de l’AIEA. En l’occurrence les dirigeants iraniens leur ont interdit en 2010 de faire des prélèvements d’eau lourde à Arak (capitale de la province iranienne de Markazi) et d’inspecter le réacteur de recherche à eau lourde IR-40 qui y est en voie de construction. La puissance de ce dernier sera de 40 MW, ce qui permettra de produire environ 9 kg de plutonium par an (cette quantité est suffisante pour fabriquer une charge nucléaire).

Il ne faudrait pas non plus surestimer le rôle d’un l’accord tripartite signé le 17 mai dernier sur le transfert sur le territoire turc de 1200 kg d’uranium faiblement enrichi iranien en vue de l’échanger ensuite contre du combustible nucléaire pour le Centre de recherche nucléaire de Téhéran. D’une part, cela ne constitue actuellement que 50% des stocks de combustible faiblement enrichi déjà accumulés par l’Iran, ce qui lui permettra, en cas de nécessité, d’effectuer un essai nucléaire. D’autre part, Téhéran ne peut pas acheter ce combustible par voie ordinaire en raison des restrictions imposées par le Groupe des fournisseurs nucléaires. Il est également nécessaire de tenir compte du fait que le réacteur de recherche de Téhéran datant de 1967 et située dans une ville de plusieurs millions d’habitants suscite des appréhensions sérieuses, ce qui impose une modernisation du système de sécurité actuel. Par conséquent, la livraison de combustible nucléaire et la modernisation du réacteur sont nécessaires, en premier lieu, à l’Iran qui a déjà réduit la puissance prévue du réacteur de 40% (jusqu’à 3 MW).

Autrement dit, la persévérance avec laquelle l’Iran met en œuvre son programme nucléaire national ne laisse, en fait, à la communauté internationale d’autre choix que d’administrer de nouvelles sanctions via le Conseil de sécurité de l’ONU contre Téhéran. Certes, cela n’arrêtera pas l’Iran à acheminer vers la bombe atomique, mais cela permettra de diminuer substantiellement les possibilités qu’a l’élite cléricale du pays de redistribuer les recettes provenant du pétrole par l’intermédiaire de toutes sortes de fondations en vue d’assurer la loyauté des Iraniens et de subventionner les produits alimentaires et les objets de première nécessité pour les couches pauvres de la population. C’est le pétrole qui assure la stabilité du régime iranien. Si les exportations se réduisent considérablement, ce qui est inévitable étant données les conditions des sanctions internationales, Téhéran sera contraint de rechercher les moyens de normaliser ses relations avec l’Occident. C’est pourquoi l’introduction de nouvelles sanctions, assez sévères, contre l’Iran est nécessaire. Mais, en même temps, il faut proposer à Téhéran des stimulants financiers, économiques et politiques réels, compte tenu de son rôle historique joué au Grand Proche-Orient.

Vladimir Evseïev,
secrétaire scientifique du Conseil de coordination des prévisions de l’Académie des sciences de Russie.
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Nassima

Nassima


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MessageSujet: Re: La crise iranienne au centre des débats internationaux   La crise iranienne au centre des débats internationaux EmptyMar 8 Juin - 22:33

Passant outre l'accord conclu entre l'Iran, le Brésil et la Turquie à propos de l'enrichissement de l'uranium iranien, les membres permanents du Conseil de sécurité ont adopté le nouveau train (le 4ème) de sanctions à faire voter demain contre l'Iran, par son assemblée générale.

Ces dernières visent principalement à mettre en place un embargo sur les armes à destination de Téhéran, une surveillance des opérations menées par les banques iraniennes, un gel probablement des avoirs de certaines firmes et personnes iraniennes, celles-ci se situant, bien sûr, à un haut niveau de responsabilité des affaires de l'Etat.

On s'attend, en principe, à ce que douze des quinze votants approuvent la résolution, les 3 autres représentés par le Brésil, la Turquie et le Liban devant théoriquement s'exprimer contre.

Au final, il est bien clair que les USA et leurs alliés restent toujours maîtres de la décision, en réussissant chaque fois à ranger de leur côté la Russie et la Chine définitivement acquises au leadership américain.

Mais, pour la Turquie et le Brésil, le camouflet reçu à cette occasion leur donnera à réfléchir. Désormais, ils ne pourront plus se prévaloir de quelque influence sur Washington.

Et ce dernier, qui s'inquiète précisément de la tournure prise par Ankara dans sa nouvelle approche des affaires étrangères de plus en plus inclinée sur le Moyen-Orient, ne devra pas non plus s'étonner que son allié trouve suffisamment de raisons, depuis notamment l'attaque et la tuerie qui l'ont visé ces derniers jours, pour se détacher de lui, à moins de revirements imprévisibles.
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Mahmoud

Mahmoud


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MessageSujet: Re: La crise iranienne au centre des débats internationaux   La crise iranienne au centre des débats internationaux EmptyJeu 10 Juin - 19:01

Ainsi qu'attendue, la résolution du Conseil de sécurité n° 1929 a été adoptée hier par 12 voix contre 2 et 1 abstention. La Turquie et le Brésil ont voté contre, mais le Liban s'est abstenu.

Par cette résolution, il est fait interdiction à l'Iran d'investir à l'étranger dans l'exploitation minière tout particulièrement de l'uranium. Ses navires pourront être désormais inspectés en haute mer. Huit types d'armements lourds, comme les chars, sont interdits de vente à Téhéran. Javad Rahqi, l'un des responsables de l'organisation des recherches atomiques, ainsi qu'une quarantaine d'entreprises et de banques verront leurs avoirs à l'étranger bloqués, leurs dirigeants (principaux, sans doute) interdits de voyager à l'étranger.

Les spécialistes considèrent toutefois que ces sanctions n'empêcheront en rien le régime d'Ahmadinedjad de poursuivre ses activités dites prohibées.

Pour l'ambassadeur iranien à l'AIEA : « Rien ne va changer. Nous allons continuer nos activités d'enrichissement sans aucune interruption ».
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