Il était temps. Depuis des décennies déjà, les Algériens n'ont jamais cessé de clamer haut et fort leur indignation d'avoir adopté contre leur gré les journées de jeudi et vendredi comme week end.
Boumédienne, l'arabo baathiste, avait imposé de son vivant ce changement qui s'est révélé être catastrophique pour l'économie nationale. Deux journées ouvrables dans le monde sont devenues depuis fériées en Algérie, pour satisfaire sinon une fantaisie du moins une lubie des islamistes que l'on sait trop rétrogrades pour ne rien attendre de constructif de leur part. Pour ces derniers, le vendredi étant un jour de prière, il faut impérativement qu'il soit férié, la mosquée ayant, contre tout bon sens, pris le pas sur l'intérêt national tout simplement.
Le dernier conseil des ministres, en décidant, à partir du 14 août prochain, une courte mais salutaire modification qui fait de jeudi un jour ouvrable remplaçant le samedi, répond au moins en partie aux attentes surtout des milieux d'affaires. Pour ces derniers qui travaillent en contact permanent avec l'étranger seule la journée de vendredi restera donc perdue. C'est un léger mieux, dira-t-on.
La question reste maintenant de savoir si ce changement ne sera pas contesté par ceux-là mêmes qu'a écoutés Boumediene. Les islamistes, puisque c'est eux qui dirigent vraiment le pays, pourront peut-être trouver à redire dans l'abrogation du système encore en vigueur. Car, en donnant samedi férié, rien n'indique qu'un parallèle ne sera pas fait avec le monde juif qui donne un cachet particulier à cette journée.