Kadhafi se décide-t-il à quitter le pouvoir ?

Une lueur se profile à l'horizon indiquant que Kadhafi, par intermédiaires interposés, négocierait en secret avec les Occidentaux, et notamment avec la France, les conditions de son retrait du pouvoir.

Il semble, en effet, que les frappes aériennes de l'OTAN des dernières semaines ont considérablement affecté les capacités de résistance de son armée, privée à la fois d'armements, de munitions et surtout de ravitaillement. L'envoi récent annoncé par Paris, qui sera vraisemblablement suivi par Londres, d'hélicoptères de combat qui suppléeront aux difficultés d'identification sur place des forces de Kadhafi n'est pas de bon augure pour ce dernier qui a sans doute fini par comprendre ses limites pour ne pas soutenir plus longtemps la guerre contre des forces autrement plus puissantes et décidées que celles de l'OTAN.

Déjà, durant les dernières nuits, les bombardements se sont faits très violents et destructeurs à Tripoli. Ils ont réduit en cendres nombre de casernes après avoir démoli 8 navires de guerre quelques jours auparavant.

De concert avec la Turquie, l'Afrique du Sud a elle-même décidé d'organiser une rencontre entre son président, Jacob Zuma, et Kadhafi, à compter du 30 mai prochain, pour tenter d'amener ce dernier à renoncer au pouvoir. Une tentative de l'Union africaine, le mois dernier, pour obtenir un cessez-le-feu entre Kadhafi et l'opposition, s'était soldée en effet par une fin de non recevoir de cette dernière qui avait souligné sa défiance à l'égard d'un adversaire retors et sans scrupule.

Enfin, les protestations indignées de Moscou, répétant à l'envi que les opérations de l'OTAN en Libye n'étaient pas conformes au mandat du Conseil de sécurité, n'ont guère eu d'écho sur la scène internationale ni affecté en rien la résolution de l'organisation atlantique d'aller jusqu'au bout de sa mission, celle de protéger les populations libyennes de la menace du dictateur et de chasser celui-ci du pouvoir.