En dépit de l'adoption en décembre 2006, par 139 pays, de la convention internationale visant à faire reconnaître l'égalité des droits pour les handicapés (santé, travail, justice, éducation, etc.), nombre d'Etats sous-développés continuent sinon de faire la sourde oreille du moins de traîner les pieds.
650 millions de personnes handicapées, soit 10 % des habitants de la planète, ont été recensées jusqu'ici. 80 % d'entre elles vivent dans les pays du tiers-monde, dont 80 % disposent d'à peine 1 dollar par jour pour vivre.
Au terme bientôt des deux ans que s'étaient alloués les Nations Unies pour faire le point des avancées enregistrées dans le cadre de ladite convention, l'on constate, malheureusement, que bien peu d'efforts ont été effectués en faveur des handicapés.
Le cas du Maroc, traité par le journal Le Monde, en est une illustration. 92 % des malheureux handicapés sont analphabètes et seulement 10 % bénéficient d'un emploi. Ils représentent quelques 5,12 % de la population totale et vivent, comme l'écrit Le Monde, dans "une logique de survie plus que d'intégration".
Il faut dire aussi que le Maroc, tout particulièrement au cours des deux dernières années, souffre, à l'exemple de nombreux autres pays directement exposés à la crise mondiale, d'une croissance quasiment faible, très en-deçà des exigences de son développement. La chute de ses revenus du tourisme, ajoutée à celle provenant des transferts de sa diaspora, se combine encore mal aux effets négatifs de la concurrence agricole qui frappe sa production à l'exportation.
Le mérite des pays avancés a été, de tous temps, de réserver spécialement aux handicapés de guerre les emplois administratifs n'exigeant pas de formation spécifique, de prendre en charge dès leur naissance les enfants handicapés dans les institutions spécialisées pour les soigner, les éduquer et les former à une fonction active. Aujourd'hui, même des places de parkings leur sont assurées dans les grandes cités, aux abords notamment des marchés et des grandes surfaces. On organise à leur intention des compétitions sportives ; on les associe aux plans culturels, etc. Et les pays du tiers-monde, qui ont fort à faire avec leurs populations très nombreuses à souffrir du chômage, n'ont évidemment pas la tête à s'occuper de leurs handicapés, même si l'intention et la volonté existent et se manifestent épisodiquement à l'occasion de fêtes religieuses ou nationales.