Les élections européennes chamboulent la carte électorale en France

C'est aujourd'hui que les élections européennes se sont déroulées en France, dans une atmosphère assez morose, compte tenu d'une forte abstention prévue de longue date déjà.

L'UMP, le parti majoritaire, a obtenu entre 27 et 28%, loin devant le Parti socialiste crédité de 17 % seulement. Les Verts se classent en troisième position devant le Modem, le parti centriste de François Bayrou.

C'est la première fois, depuis trente ans, que le parti majoritaire arrive en tête. La formation de Mme Aubry est en perte de vitesse, puisqu'elle n'obtiendrait qu'entre 16,5 et 17,5 % contre 29 % en 2004.

La déconfiture de cette dernière se précise désormais. Les Verts la talonnent avec quelques 15 %, en laissant loin derrière le Modem qui ne peut espérer au-delà de 9 %. Le Front national de Jean-Marie Le Pen se limite à 6,5 %. Les autres formations d'extrême-gauche et d'extrême droite se partagent à elles toutes quelques 11 % au total.

Ces élections préfigurent d'ores et déjà la prochaine échéance capitale de 2012. Sauf changement majeur d'ici là, le président en exercice conserve de grandes chances d'être alors réélu avec une confortable majorité.

Les observateurs n'ont pas manqué de remarquer tout particulièrement la désaffection des Européens pour ces élections.

Si, en France, le taux de participation tourne autour de 40 % ; l'on s'attend à 50 % en Espagne, et 40 % en Allemagne. Les prévisions pour l'Italie et le Portugal ne semblent guère meilleures.

Autrement dit, tout indique que la moitié au moins des électeurs se dit peu intéressée par cette votation, qui n'apporte rien, en réalité, aux problèmes immédiats que pose intensément la crise économique.

Ce qui a été unanimement observé en France, c'est que les couches populaires et les classes moyennes se sont abstenues dans des proportions inédites. Les ouvriers et les employés ne se sont pas déplacés aux urnes pour respectivement 69 % et 66 % d'entre eux.

Plus particulièrement 70 % des jeunes de 18 à 24 ans ont boudé les urnes, contre 72 % dans la frange des 25 à 34 ans. Apparemment, l'Europe sociale les intéresse davantage que l'Europe politique, en laquelle ils n'ont pas tellement confiance.

Et c'est précisément dans ces catégories spécifiques qu'en général le Parti socialiste réalisait jusque-là ses meilleurs scores.