Le président américain est revenu sur ses pas à propos de la diffusion des photographies de la torture. L'on se rappelle les images hideuses produites par la télévision et qui montrent les Gi's torturant affreusement les combattants irakiens et afghans dans les prisons locales, à Guantanamo et ailleurs.
Bush et son alter ego Dick Cheney s'étaient illustrés alors dans l'institution machiavélique de ces tortures à grande échelle auxquelles s'adonnaient toutes les forces déployées en Irak et en Afghanistan. Des manuels très explicites avaient été d'ailleurs rédigés intentionnellement pour expliquer aux troupes les différentes formes de sévices à employer. La presse et surtout la télévision ont exhibé au monde, par suite, l'application de ces pratiques barbares sur le terrain. Celles-ci ont discrédité l'Amérique mais aussi le Royaume Uni de Tony Blair qui les avait copiées à l'attention des forces de sa majesté engagées sur les mêmes théâtres d'opérations.
Obama, en déclarant dès son arrivée au pouvoir son intention de mettre un terme à ces hideux dépassements, avait promis en même temps d'en faire toute la lumière, pour les prévenir dans le futur.
Malheureusement, aujourd'hui, sous la pression des généraux, complices des tortionnaires qu'ils ont toujours couverts, le président américain cède et fait machine arrière. Sous prétexte que la divulgation de ces images dessert le prestige de son armée et discrédite son pays, il décide donc d'arrêter leur publication. Du coup, il a provoqué l'indignation à la fois des défenseurs des droits de l'homme et des rangs de son propre camp démocrate, qui le disent désormais incapable de gérer un dossier de si grande importance.
Une association (American Civil Liberties Union, ACLU) a même jugé que "
L'adoption par l'administration Obama des tactiques d'obstruction et des politiques d'opacité de l'administration Bush apporte un démenti cinglant au désir exprimé par le président de rétablir l'Etat de droit", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
D'autres associations, comme
Human Rights ou
Amnesty International, estiment d'ailleurs qu'Obama n'en est pas à son premier revirement dans ce dossier. Il s'est déjà opposé aux poursuites contre les responsables politiques du régime Bush qui avaient institué la torture.
Obama se sera donc renié, pour couvrir une pratique bestiale et inhumaine que condamne la morale la plus élémentaire.
Les Républicains, qui étaient hier ses adversaires, peuvent aujourd'hui applaudir une décision qu'ils avaient été eux-mêmes nombreux à couvrir indirectement. Ils se sont fait un allié inespéré en Obama. Mais l'histoire seule jugera...