L'A.I.E.A., ce "chien de garde" qui veille sur la sécurité mondiale en matière de prolifération de l'énergie atomique, épingle Le Caire qu'elle soupçonne d'enrichir l'uranium à des fins militaires.
Selon son rapport secret, dont quelques bribes ont été dévoilées à Vienne par des diplomates, des traces d'uranium hautement enrichi auraient été découvertes en 2007 et en 2008 sur un petit site de recherches d'Inshas, rapporte le journal
Le Figaro d'aujourd'hui.
Ces particules étaient mélangées à d'autres d'uranium faiblement enrichi, sans que l'on en sache l'origine et la raison d'être. L'uranium hautement enrichi n'a pas, semble-t-il, d'usage civil. Il est destiné à des applications strictement militaires, dès que son enrichissement dépasse 20 %. A plus de 90 % il s'emploie dans une ogive nucléaire. Mais à moins de 5 %, il n'a d'autre destination que civile.
L'Egypte reçoit là sa deuxième mise en garde, en réalité. Une première datant de 2004 avait été inspirée par des publications scientifiques égyptiennes accessibles sur Internet. Elles indiquaient que le pays s'adonnait à des expériences non autorisées sur l'uranium enrichi. Acculé à s'en expliquer le gouvernement avait argué d'intentions purement civiles pour se dédouaner.
Cette fois, cependant, en dépit de ses dénégations, il semble plus probant que le Caire ait cédé à la tentation de reprendre ses recherches, abandonnées depuis l'accident de Tchernobyl, précise le même journal.