Même l'Iran s'y met pour bombarder des villages kurdes

Le peuple kurde continue de subir le martyre. Victime, au sortir de la première guerre mondiale, de la plus grosse injustice par laquelle son territoire a été divisé en quatre parcelles rattachées aux pays voisins, l'Iran, l'Irak, la Syrie et la Turquie, il est devenu, depuis, apatride, par la seule volonté des grandes puissances.

De longue date déjà, violant les lois internationales, chacun de ces quatre pays ne s'embarrasse nullement de quelques autres règles morales pour considérer la communauté kurde placée sous son autorité comme un peuple de parias dépourvu de ses droits les plus élémentaires. Après Saddam Hussein, le dernier en date qui les a massacrés massivement par des gaz toxiques, le monde a assisté impuissant aux tueries effrénées et récurrentes exercées par la Turquie dans sa partie kurde. Aujourd'hui, c'est l'Iran qui se met aussi au diapason. Il a bombardé dans la matinée trois villages kurdes du nord de l'Irak. Des tirs nourris d'artillerie suivis de bombardements à partir de trois hélicoptères ont visé des combattants du Pejak. Ce mouvement kurde iranien, qui serait étroitement lié au PKK (Parti des travailleurs kurdes) opérerait, semble-t-il, à partir du Kurdistan irakien, contre les forces de Téhéran. Et le PKK est connu pour être ouvertement en lutte, depuis 1984, contre le gouvernement d'Ankara, au sud-est de l'Anatolie.

On ignore le nombre de victimes occasionnés par les derniers bombardements iraniens. L'on se rappelle seulement qu'il y a une semaine de sérieux affrontements avaient opposé des policiers iraniens aux combattants kurdes près de la frontière irakienne. 18 policiers iraniens ont alors perdu la vie ainsi que 8 adversaires.

Téhéran accuse, bien sûr, les USA de fomenter ces attaques par le Pejak qu'ils soutiennent, ce que Washington dément.