Pour avoir défendu la cause du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation considérée comme terroriste par la loi turque, Demir d'Azadiya Welat, ancienne rédactrice d'un quotidien kurde de Turquie a été condamnée par le tribunal de Diyarbakir à 138 ans de prison, rapporte une dépêche de l'AFP.
La prévenue s'est présentée librement à son procès, le mandat d'arrêt n'ayant pas été émis contre elle auparavant.
La communauté kurde vivant en Turquie est forte de quelques 10 à 15 millions de personnes. Ses droits ont toujours été bafoués particulièrement dans ce pays où des lois draconiennes l'avaient toujours visée jusqu'à ces temps derniers où, pour multiplier ses chances d'être intégré à l'Union européenne, Ankara essaye plus ou moins de les infléchir.
Il n'empêche que les médias kurdes restent encore la cible de la justice surtout quand ils défendent les positions du PKK. Nombres de journalistes végètent d'ailleurs en prison pour avoir soutenu cette organisation dirigée par Abdullah Ocalan qui purge également une longue peine dans sa geôle.
Il faut rappeler que le peuple kurde, qui s'est éparpillé dans quatre États: Turquie, Irak, Iran et Syrie, représente une population globale de plus de 25 millions d'habitants. Si le traité de Sèvres de 1920 a bien prévu la création d'un État kurde sur les restes de l'Empire ottoman dépecé, celui de Lausanne de 1923 est revenu sur cette idée, estimant que le Kurdistan recèle d'importants gisements pétroliers que les grandes puissances d'alors s'étaient accaparés. Dispersés depuis lors, les Kurdes mènent une lutte sans lendemain pour tenter de se regrouper sinon de recouvrer au moins leurs droits dans les pays qui les abritent. Une telle injustice est restée pendante aux dépens d'un grand peuple à l'histoire pourtant rayonnante...