A mesure que la crise économique mondiale révèle ses conséquences souvent dramatiques, les pays, comme la Chine, qui ont accumulé de très fortes réserves de billets verts commencent à comprendre le piège qui se referme sur eux.
S'être serré la ceinture des années durant pour économiser ses réserves en dollars, autrement dit en simple papier-monnaie susceptible de perdre sa valeur du jour au lendemain, est de toutes les surprises désagréables celle qui déconcerte le plus Pékin en particulier.
Tout le monde sait pourtant que depuis 1971, où le dollar s'est décroché de l'étalon or, il ne constitue plus une valeur sûre. Les Américains ont su d'ailleurs en tirer le plus grand profit, eux qui, contrairement à tout le reste de la planète, se croient autorisés de tirer leur planche à billets à tout va. Ils ont financé ainsi toute leur économie des décennies durant par du simple papier non garanti.
Les Chinois, qui ont stocké quelques 1400 milliards de dollars en billets, se mordent aujourd'hui les doigts, eux qui savent à présent qu'ils risquent à tout moment de perdre leur contrevaleur. Certes, ils auraient bien voulu les convertir en or, seule monnaie de refuge qui a fait ses preuves, mais il leur faudrait attendre des années pour trouver en quantité suffisante la contrepartie correspondante de ce métal précieux.
Les USA, eux, toujours plus rusés que les autres, conservent 80 % de leurs réserves en devises, sous forme de métal jaune qu'ils ne sont pas prêts naturellement à mettre en vente. Et pourquoi d'ailleurs le feraient-ils, puisqu'en paiement ils recevraient des dollars qu'ils peuvent fabriquer librement et sans limitation d'aucune sorte.
Ils auraient même beau jeu de voir les prix de l'or enfler, pour se débarrasser à meilleur compte de leurs dettes extérieures exagérément élevées.