De temps à autre, l'affaire de la petite Sophie Sarbook revient à la surface des relations algéro-françaises pour les embrouiller un peu plus.
A l'origine, Sharbook, ancien directeur commecial de Renault - Véhicules industriels d'Oran, a perdu son épouse algérienne, dans un accident de voiture, en mars 2005. Lors des obsèques, la grand-mère maternelle s'est emparée de sa petite fille, Sophie, alors âge de 3 ans, pour la ravir à son père.
En dépit des réclamations faites depuis par celui-ci pour récupérer son enfant, les autorités algériennes n'ont pas cru devoir lui donner satisfaction. Certes, des promesses et toujours des promesses ont été faites, même en haut lieu, et principalement par Zerhouni, le ministre de l'Intérieur, mais elles ne sont jamais tenues. Les dernières fixaient au 10 avril la date de remise de la fillette, une fois celle-ci enlevée par la force à sa grand-mère. A cause des élections présidentielles, on a remis cela à une une date ultérieure. Rien n'est encore fait à ce jour. L'on sait seulement que Sophie est entre les mains de la police, sans connaître les raisons de cette détention aussi curieuse qu'illégale.
D'ailleurs, "On sent bien qu'à Alger une chaîne tacite s'est mise en place pour empêcher de dénouer cette affaire. Le plus dur pour nous, c'est que nous n'avons pas d'interlocuteur algérien. Chacun botte en touche. Il n'y a sans doute pas une seule personne qui met des bâtons dans les roues mais plusieurs", se plaint un diplomate cité par le journal Le Monde. "On nous mène en bateau depuis six semaines ! C'est un manque de respect" s'exaspère un autre responsable français, selon le même journal.
Un conseiller de Nicolas Sarkozy qui a été chargé de débloquer la situation se dit, lui, "outré que cette petite fille soit l'otage de l'on ne sait quels intérêts entre clans rivaux algériens."
Le père continue pendant ce temps de souffrir de toute cette incompréhension, à cause de laquelle on l'empêche de revoir sa fillette, depuis maintenant quatre ans. "Je vis un calvaire. J'ai l'impression qu'on veut me pousser à bout pour que j'explose", enrage-t-il. Il reste, cependant, décidé à aller jusqu'au bout pour récupérer sa Sophie, dût-il payer le prix fort.
Pour Bouteflika, appelé à se rendre en France dans deux mois, cette affaire est un grain de sable qui risque de donner une tournure bien désagréable à sa visite.