A cause de ses propos jugés inacceptables, le président de l'Assemblée générale de l'ONU a été mis à l'index par l'ensemble des capitales occidentales. Elles lui rapprochent d'avoir abusé de ses fonctions pour débiter, en marge des réunions, ce qu'elles appellent des incongruités excessives.
Le père Miguel d'Escoto, car il s'agit d'un prêtre sandiniste, ancien ministre des Affaires étrangères, représentant du Nicaragua, est du coup catalogué comme diplomate embarrassant.
Il a osé, en effet, dans une conférence de presse, tenue mardi dernier, accuser de "raciste" la Cour pénale internationale, prendre en même temps la défense du président Ahmadinedjad et comparer Bush à al Capone, rien de moins.
Apparemment acquis aux thèses de Téhéran, d'où il revient d'un voyage qui lui a permis de constater, d'un côté, le grand respect dû au président de la République en exercice ; de l'autre, la fausseté des accusations portées quant à la fabrication de l'arme nucléaire, le prélat a même douté de la véracité des propos attribués à Ahmadinedjad de vouloir "effacer Israël de la carte".
D'autre part, il rejette les atrocités imputées à Omar el-Bachir au Darfour, en s'appuyant sur les prises de position de la Ligue arabe et de l'Union africaine exigeant le retrait du mandat d'arrêt émis par la C.P.I. Evoquant Bush qui est à l'origine de ces accusations, infondées selon lui, l'ecclésiastique a ironisé sur l'ancien président américain en déclarant : "
Imaginez-vous Al Capone appeler la police pour dire qu'on a volé du lait au marché ?" Il a enfin dénoncé avec vivacité les massacres commis dernièrement à Ghaza et assimilé le régime juif à celui de l'Apartheid.
De telles prises de position, qui tranchent nettement avec les discours habituellement laudateurs prononcés en faveur du monde occidental, ont suscité bien évidemment beaucoup d'émoi parmi les diplomates de ce dernier. Cela explique leur hâte, à présent, de voir arriver le nouveau président de l'Assemblée générale. Mais il leur faudra quand même atteindre le terme du mandat en cours qui ne s'achève qu'en septembre prochain.