Pour la "vedette" Kouchner le délai de grâce est a priori terminé

Une enquête d'un journaliste décidé, Pierre Péan, place désormais Bernard Kouchner, le transfuge socialiste nommé à la tête des Affaires étrangères en France, dans le collimateur de l'opinion. Elle, dont se gargarisait un peu trop la "vedette" de l'humanitaire qui la croyait en sa faveur pour l'éternité, se retourne pour lui demander des comptes, pour exiger que la lumière soit faite sur ses magouilles éhontées, en Afrique principalement.

Selon Péan, Kouchner, avant même sa nomination comme ministre de Sarkozy, avait mélangé vie publique et affaires. Il avait créé des sociétés écrans pour soi-disant apporter des concours d'experts de santé à des gouvernements africains, tels que ceux des Omar Bongo du Gabon, N'guessou du Congo, les mêmes détrousseurs poursuivis par ailleurs par des associations non gouvernementales réclamant la restitution à leurs peuples des biens mal acquis, en France notamment, par ces chefs d'Etat perpétuels.

Le plus grave, comme l'a révélé Péan, est que Kouchner a continué, même depuis qu'il est ministre, à sucer l'argent africain par le canal de ces boîtes bidons qui servent tout juste de moyen légal d'obtenir les transferts financiers soutirés pour d'autres raisons, peu avouables, à vrai dire.

Toute la classe politique se demande, à présent, que compte faire Sarkozy, maintenant que son "grand" ami patauge dans la gadoue. Chacun s'interroge aussi si les ministres d'obédience socialiste se comportent-ils de la même manière que Kouchner et nombre de ses camarades plus ou moins impliqués dans d'autres trafics aussi puants que révoltants.

Une chose reste cependant sûre : un débat houleux est d'ores et déjà en perspective à l'Assemblée nationale où l'on attend des explications de la "vedette" du monde politique français.

Répondant aux questions posées, à l'Assemblée nationale, cet après-midi, Kouchner a reconnu explicitement les "affaires" dont on l'accuse, en précisant, bien sûr, qu'il y avait mis fin dès sa nomination comme ministre de Sarkozy. C'est à présent sa parole contre celle de l'auteur de l'ouvrage qui le met en cause, Le monde selon K. de Pierre Péan.

Kiejman, avocat, a même été désigné par la "vedette" de l'humanitaire pour poursuivre en diffamation Péan.

Malgré les dénégations de Kouchner, il semble évident qu'il y a une grosse part de vérité dans les accusations portées contre lui, même s'il persiste à les considérer sans fondement. L'estocade est en fait si précise et si forte qu'elle ne manquera pas d'ébranler l'opinion publique. Celle-ci va déchanter, elle qui croyait découvrir en Kouchner un homme exceptionnel, se disant au service de l'humanité, mais qui cède, comme n'importe quel homme du commun, aux sirènes de l'argent facile, de l'argent extorqué aux anciens colonisés.

Dommage pour Kouchner ! Même Bush, son ancien ami, n'est plus qu'un lointain souvenir qui ne peut plus rien pour lui.

En fait, Péan n'est pas le seul à avoir enquêté sur ce dossier. Le journal satirique électronique Bakchich s'attribue aussi une part des révélations qui jettent de l'opprobre sur le "french doctor". Voici son article inséré aujourd'hui même :
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Kouchner, ministre des factures étrangères
Quai d’or frais / jeudi 5 février par Xavier Monnier

Bakchich, avant la sortie du livre de Pierre Péan "Le Monde selon K.", a dévoilé les étranges factures qui lient le ministre d’ouverture à l’Etat gabonais.

Roulement de tambours, silence dans la foule, étouffements de cris. Le 4 février sort l’opus de Pierre Péan, le monde selon K. Comprendre Bernard Kouchner. Et la promo est assurée, tous les médias s’y sont collés. Même le Nouvel Obs, où l’ami au sac de riz doit dérouler sa défense… et démontrer l’absence d’un quelconque conflits d’intérêts avec le Gabon, après le règlement par le petit émirat pétrolier d’une facture de 817 000 euros, à une société pour laquelle a bossé le ministre des Affaires Etrangères.

Sujet obscur, absence de facture ? Les journalistes les cherchent… et peuvent aisément les trouver. Puisque Bakchich les a publiées, dès le 13 janvier. Enquête à l’appui. Et oui, Bernard Kouchner a bien travaillé pour la société Imeda, pour le compte du Gabon. Et oui, la facture de 817 000 euros d’Imeda n’a été réglée par Omar Bongo qu’entre janvier et mars 2008. Précision intéressante, Eric Danon a bien relancé la trésorerie paierie générale du Gabon durant l’été 2007, quand bien même son copain Bernard l’avait nommé ambassadeur à Monaco.

Et oui, encore, Jean-Marie Bockel, alors secrétaire d’Etat à la Coopération et grand pourfendeur d’Omar Bongo, a été viré de son poste une semaine après règlement de cette facture…

Autant d’informations qui ont nécessité six mois d’enquêtes de la part de Bakchich. Mais les députés français sont des hommes de livre. Et à l’instar du PS, attendent d’avoir entre leurs mains le livre de Péan pour demander à Bernard Kouchner de d’expliquer. Ah, s’ils savaient utiliser internet…