Abdelaziz de Mauritanie se prépare à "régulariser" son coup d'Etat

Singeant un peu le dictateur algérien, le général Abdelaziz, chef de la junte au pouvoir en Mauritanie, annonce sa démission à la fois de l'armée et de la présidence du Haut conseil de l'Etat qu'il assume depuis son coup d'Etat.

La constitution mauritanienne, en son état actuel, interdit en effet aux militaires de prétendre à la magistrature suprême, s'ils n'ont pas démissionné de leurs fonctions au moins 45 jours avant le scrutin. Abdelaziz compte, en effet, se présenter aux élections présidentielles programmées pour le 6 juin prochain.

Abdelaziz, qui assumait, avant le coup de force du 6 août dernier, les fonctions de responsable de la sécurité au niveau de la présidence, devait en effet être démis de son titre par le président de la République, Sidi Ould Cheikh Abdellahi, démocratiquement élu en 2007.

Des partis de l'opposition mauritanienne se déclarent d'ores et déjà pour le boycott du prochain scrutin. Ils estiment qu'Abdelaziz a fait en sorte ces derniers mois de s'assurer une élection certaine, en préparant le terrain à son avantage mais aux frais du contribuable.

Cette attitude, qui n'a rien d'une nouveauté dans le monde arabe, est exactement celle adoptée par Bouteflika en Algérie pour s'assurer un troisième mandat, en faisant même modifier un article de la constitution qui limite la fonction présidentielle à deux mandats. Il est vrai aussi que d'autres chefs d'Etat arabes, avant lui, ont fait exactement la même chose, en Egypte, en Syrie et ailleurs.