Une nouvelle saisie de cannabis par le corps des GGF (Gendarmes gardes frontières) vient d'être annoncée au sud-ouest du pays. Sur la route de Béchar à Tindouf, qui jouxte la frontière marocaine, ces gendarmes, agissant sans doute sur renseignements, ont réussi à intercepter une cargaison de 3 tonnes de cette drogue. Provenant du Maroc, assurément, puisqu'une certaine somme d'argent en dirhams a été également saisie, ce hashish était sans doute destiné au marché algérien.
Cette quantité s'ajoute aux 4,6 tonnes et 8,6 tonnes interceptées en novembre et décembre derniers, avec, cerise sur le gâteau, des fusils, des pistolets mitrailleurs et leurs munitions. Si cet arsenal voyageait alors dans des véhicules tous terrains, l'on ne sait rien de l'opération de ces derniers jours.
Les journaux annoncent toutefois qu'au moins un des narco-trafiquants a été interpellé avec cette drogue.
La question est à présent de s'interroger sur les quantités réellement absorbées par le marché algérien, si celles saisies au cours de ces trois derniers mois n'en représentent, tout compte fait, qu'une faible proportion. Il faut également se demander ce que font les services de police concernés pour lutter contre ce type de trafic qui met en danger la santé des populations algériennes.
Mais, si l'on y réfléchit bien, l'on ne peut perdre de vue la scandaleuse affaire Zendjabil encore pendante et qui n'a pas révélé tous ses secrets. En particulier, l'implication de personnages aussi haut placés que l'ancien chef de la région militaire, le général Kamal Abderrahim, et l'ex wali, tous deux en poste à Oran, dans ce gros et sale trafic de stupéfiants, donne à penser que les autorités du pays sont si corrompues que le peuple ne verra jamais sinon l'épilogue heureux de ce dossier du moins la baisse du trafic de drogue dans le pays.