Malgré une première tentative infructueuse, Taleb Ahmed, dit Ibrahimi, ne désespère pas de trôner un jour à la tête d'un mouvement politique de son cru.
Après avoir créé sans succès le parti Wafa - l'agrément lui ayant été refusé par le ministère de l'Intérieur - il récidive en tentant de donner vie à une nouvelle formation, appelée le P.L.J. (Parti pour la liberté et la justice). Ce dernier est à coup sûr d'obédience encore islamiste, puisque c'est à son compagnon, Mohamed Saïd, qu'est dévolu le premier rôle de président.
Connu pour être un militant de la cause arabo-baâthiste, exactement comme son alter ego Ahmed Taleb el-Ibrahimi, Mohamed Saïd a même été le directeur de l'éphémère campagne de Taleb aux présidentielles de 1999.
Le PLJ se propose de contribuer à la consolidation de la réconciliation nationale, un thème cher aux islamistes pour leur permettre de se réinsérer dans la société qui les a rejetés lors de la dernière décennie marquée par les tueries aveugles des terroristes intégristes. Il veut aussi promouvoir les libertés individuelles et les droits de l'homme comme si, en terre d'islam, ces notions pouvaient avoir un jour quelque sens concret. Il souhaite aussi participer à l'amélioration des relations entre le citoyen et les institutions, un autre thème aussi totalement vide de sens.
Diriger un parti politique étant devenu une occupation chèrement payée en Algérie, il est évident que beaucoup d'autres Taleb ne manqueront pas de suivre le geste dans les prochains mois.