De longue date déjà, les Algériens s'ingéniaient sans succès, contre maints avantages à la clé, à attirer dans leur pays l'un ou l'autre des fabricants européens de l'automobile. Ils déclaraient se suffire même d'une simple unité de montage capable de répondre à leurs besoins propres. Ils commençaient d'ailleurs à prendre ombrage du groupe Renault qui avait jeté son dévolu sur le Maroc, où la construction de l'usine de montage de la Logan est aujourd'hui très avancée.
Tous ont repoussé ces offres, sous divers prétextes plus ou moins discutables. En vérité, ces refus ne trouvaient d'explication que dans la volonté de ces industriels à continuer de pressurer l'Algérie en lui fourguant des produits finis à profusion et des banques pour mieux assurer leur écoulement.
Les Chinois, dont la politique de rayonnement à l'échelle mondiale est autrement différente et ambitieuse, répondent à leur place, sans même y avoir été invités, dit-on. Ils se proposent de construire dans ce pays non pas une unité de montage mais trois usines de fabrication, en partenariat avec des industriels algériens. Et le taux d'intégration théoriquement attendu devrait encore dépasser toutes les espérances.
Les Algériens connaissent bien depuis quelques années déjà les véhicules chinois. Louant à la fois leur qualité et leurs prix hautement compétitifs, ils ne peuvent, bien évidemment, qu'applaudir une telle décision.
Intervenant dans un moment particulièrement difficile, à cause de la crise économique qui s'installe sur la planète entière, un tel projet ne peut manquer d'être grandement apprécié. Il permettra à l'Algérie, demain, d'exporter une grande partie de sa production vers les pays voisins et même subsahariens.
Les Européens regretteront alors, une fois de plus, le mauvais choix auquel leur politique à courte vue les aura conduits. Ils risquent non seulement de perdre le marché algérien mais également l'ensemble des marchés environnants d'Afrique. Ils seraient en même temps bien malvenus de s'opposer à la levée d'une surtaxe qui protégera la production locale aux dépens de leurs produits.