Le tribunal d'Oran a eu, hier, à juger les émeutiers arrêtés à la suite des violences de Gdyel, une localité située à une vingtaine de kilomètres d'Oran, sur la route d'Arzew.
En ce jour du 15 avril dernier, des manifestations avaient mis aux prises les services de police avec des casseurs. Ces derniers avaient commis de sérieux dégâts dans les locaux publics, comme la poste, le tribunal et l'agence de sécurité sociale de la localité.
C'était durant la même période d'ailleurs que d'autres troubles avaient secoué gravement, durant trois jours, la capitale de l'ouest, Oran. A cause de la relégation en division II de l'équipe locale de football, le MCO, ses supporters mais aussi de nombreux citoyens avaient déferlé sur la cité, brisant vitrines de magasins, pillant et incendiant ces derniers ainsi que des voitures en stationnement, sans que la police n'intervînt pour les arrêter. Au lieu de réprimer alors ces violences, les autorités avaient cru bon de s'incliner devant les exigences des manifestants pour ramener le calme : une astucieuse modification des statuts du football a permis au MCO de garder sa place en division nationale. Il ne faut pas oublier qu'Oran est aussi le centre névralgique de l'ouest sur lequel s'appuie le pouvoir en place d'où sont originaires le président Bouteflika et 14 de ses ministres.
Mais contre les manifestants de Gdyel, une bourgade sans grande importance, la justice a frappé fort hier. Deux ans de prison ferme ont été retenus contre 9 d'entre eux, reconnus coupables d'incendies volontaires et de déprédations des biens publics et d'autrui.
Le verdict a été rendu, à la veille même de l'Aïd-el-Kebir, au moment précisément où, par ailleurs, Bouteflika signait des remises de peine au profit de l'ensemble des détenus déjà jugés.