D'après les évaluations du B.I.T., on estime à quelques 239 millions le nombre de chômeurs à dénombrer à la fin de l'exercice en cours. "Le marché du travail a continué de se détériorer depuis le début de la crise financière", a déclaré Juan Somavia, le directeur général de cette institution, avant de préciser : "Nos projections actuelles suggèrent que (le nombre de chômeurs) augmentera de 39 à 59 millions de personnes", en 2009 par rapport à 2007.
Cela donne un taux de chômage mondial de 7,4 %, qui dépasse de loin celui de 6,5 % enregistré en 2003, le niveau le plus élevé depuis 1991.
Les pays développés en sont les principaux touchés avec "35 à 40 % de la hausse totale" alors qu'ils "ne représentent que 16 % de la main-d'œuvre globale". Les pays de l'Est verront pour leur part leur taux de chômage bondir de 35 %, tandis que ceux du Moyen-Orient pourraient avoir une poussée de 25 %, parmi les plus élevées au monde, indique, de son côté, le journal Le Monde.
Les jeunes en supporteront la plus grosse part. D'un taux de 12 % de chômeurs en 2008, ils passeront à 14 voire 15 % en 2009. 200 millions de travailleurs pauvres devront en principe rejoindre les populations vivant avec moins de deux dollars par jour.
Pour le directeur général du BIT, les plans de relance mis en place dans les pays industrialisés restent encore insuffisants. "Si des mesures audacieuses ne sont pas prises rapidement, la crise de l'emploi persistera bien après que l'économie mondiale aura renoué avec la croissance", a-t-il souligné, en avertissant que : "la crise mondiale du travail pourrait durer six à huit ans si aucune action concrète n'est prise".