Le tribunal de Tizi-Ouzou a jugé à huis-clos, hier, deux algériens, S. Saïd, 44 ans, et T. Ali, 31 ans, respectivement journaliste en poste en Afrique subsaharienne et policier à Tizi-Ouzou, pour espionnage au profit d’une puissance étrangère, Israël.
Selon El-Watan, le premier contact pris, auprès du premier inculpé, S. Saïd, à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, par l’ambassade d’Israël dans ce pays, faisait suite à un article de presse dithyrambique publié localement, en 1992, par l’Algérien à l’adresse de Shimon Pérès. Un voyage, doublé d’un stage de formation en Israël, organisé à l’intention du journaliste, mêlé pour l’occasion à d’autres confrères, a ensuite été organisé, avec pour effet d’introduire le futur espion dans les pays du Maghreb et du Proche-Orient afin d’y récolter des informations à caractère sécuritaire et économique. Et c’est ainsi que notre « James Bond » s’est mis en contact, à son tour, avec le policier de Tizi-Ouzou pour essayer d’obtenir de lui des renseignements d’ordre sécuritaire, indique Le Soir d’Algérie, sur les opérations menées au centre du pays et sur le mouvement citoyen de Kabylie.
D’ailleurs, au moment de son arrestation, au Maroc, S. Saïd se serait trouvé en possession de documents compromettants à ce sujet, ajoute ce même quotidien.
Extradé, ensuite, vers l’Algérie, où il est incarcéré dès le 12 décembre 2005, l’accusé a été traduit en mars 2006 devant le tribunal militaire de Blida. Ce dernier s’étant alors déclaré incompétent, l’inculpé s’est donc retrouvé à la barre du tribunal criminel de Tizi-Ouzou.
A cause du huis-clos, rien, bien sûr, n’a transpiré, au procès, quant au détail des autres activités criminelles précisément reprochées à l’accusé, durant cette longue période de 15 ans théoriquement passée au service du Mossad, le service secret israélien.
A la clôture, il finira par écoper de 10 ans de prison ferme. Son co-inculpé T. Ali, par contre, a été acquitté.