Les médias particulièrement français donnent à la visite du dalaï lama en France un retentissement n'ayant d'autre objectif évident que celui de provoquer la Chine, ce géant qui s'éveille enfin au devoir de rattraper son retard.
Déjà bien avant les Jeux olympiques, l'on s'était employé à raviver le problème du Tibet, au prétexte pourtant tant démenti que des manifestations de nationalistes y auraient été sévèrement réprimées au cours de ces dernières semaines. Autorité simplement religieuse toujours restée à l'écart du combat engagé par le peuple chinois pour se libérer des carcans successifts que l'histoire lui a imposés, le dalaï lama, homme naguère peu fréquentable, redevient ainsi, à la faveur d'une manifestation internationale que l'on a voulu saboter pour mieux prouver l'incapacité de la Chine à l'organiser et à se hisser ainsi au rang des premières puissances mondiales, le levier qu'il faut actionner pour détruire la Chine de l'intérieur. Quelle bassesse !
Quand on y a ajoute la question des atteintes aux libertés individuelles des Chinois qui est remise au goût du jour et donne même l'occasion à ce rustre de Bush de s'en servir pour camoufler ses propres excès en Irak et en Afghanistan, l'on reste ébahi par tant de haine entretenue par l'Occident à l'endroit de Pékin.
Cependant, le plus surprenant, aujourd'hui, dans cette affaire tibétaine, c'est que, en filigrane, l'on soutient effrontément la revendication à son indépendance, chose que l'on refuse obstinément de reconnaître aux territoires pro-russes de Géorgie, l'Ossétie du sud et l'Abkhazie.
Quand l'on sait, de plus, que des gouvernements occidentaux se rangent avec un étonnant esprit grégaire derrière un aussi stupide raisonnement, l'on se demande finalement si l'Occident ne regrette pas vraiment l'ère de la guerre froide, maintenant que la preuve lui est donnée que les deux grands pays anciennement communistes montrent leur capacité pleine et entière de le battre sur son propre terrain, celui du capitalisme.
En un sens, il faut plutôt se féliciter de la prise de conscience de Moscou et de Pékin devant le péril où l'Occident veut les enfermer. Aussi, doivent-ils à leur tour assumer leurs responsabilités, dans cette instance internationale parfaitement déséquilibrée que représente le Conseil de sécurité. Car à force d'approuver ou de soutenir les égarements de ce rapace occident, ils ont fini par perdre eux-mêmes pied dans le reste du monde.
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