Le bourbier irakien n'est pas à l'honneur de la coalition occupant le pays

Selon le journal Le Monde, un attentat à la bombe piégée a frappé, aujourd'hui, l'entrée d'une académie de police à Bagdad. L'explosif était fixé sur un vélo conduit par un kamikaze.

88 morts et 56 blessés ont été dénombrés comme victimes.

Cette attaque s'ajoute à une série d'autres qui ont ciblé principalement des policiers ou des militaires dans des institutions ouvertes à leur recrutement. Ainsi, le 1er décembre dernier, 15 personnes ont été tuées et 45 autres blessées dans un double attentat. En août, 25 candidats à l'école de police ont trouvé la mort dans un autre attentat-suicide. Et jeudi dernier, 10 Irakiens ont péri et 56 autres ont été blessés par l'explosion d'une camionnette piégée devant un marché à bestiaux de la capitale irakienne.

Les violences donc, malgré une sensible accalmie enregistrée en 2008, reprennent apparemment toute leur vigueur dans ce pays ensanglanté depuis son occupation par une coalition de pays occidentaux. Et ce, en dépit des cris de victoire claironnés par les coalisés qui croyaient avoir réduit toute velléité de lutter contre l'occupation du pays par la force, la résistance s'affirme jour après jour et semble résolue à chasser également du pouvoir le gouvernement fantoche placé par les occupants.

Dans un article publié aujourd'hui, pour relater les circonstances d'un nouvel attentat perpétré à Abu-Ghraïeb, Le Monde qui avait annoncé 88 morts, avant-hier, revient apparemment sur ses indications, puisqu'il cite 28 et non 88 morts dans ce précédent attentat, sans même donner quelque explication de l'énorme différence.

En fait, le nombre de victimes d'assassinats dans ce pays est toujours si élevé chaque jour que cette différence n'a pas paru si importante pour les rédacteurs du journal parisien devenus peu regardants en matière de comptabilité des décès.

Le nouvel attentat évoqué ci-dessus s'est déroulé, ce matin à 12h30, à l'ouest de Bagdad, dans un marché d'Abu-Ghraïeb.

Il visait des chefs de tribus et des officiers militaires qui se dirigeaient à la mairie de la localité, située à 25 km de Bagdad. 33 morts et 46 blessés ont été recensés parmi les victimes irakiennes, dont 2 journalistes.

Cette seconde explosion à la bombe piégée s'est produite au surlendemain de la déclaration d'Obama annonçant le retrait, dès septembre prochain, de 12 000 soldats du contingent déployé en Irak. Elle démontre, notent les observateurs, l'incapacité du gouvernement irakien de juguler la pression exercée sur ses propres troupes par les résistants opposés à l'occupation étrangère du pays et au régime installé à sa solde par la coalition.

Cette dernière continue d'ailleurs d'attribuer à tort cette même pression à al-Qaïda, feignant totalement d'ignorer que cette dernière, qui n'avait jamais existé du temps de Saddam, n'a aucun impact en réalité sur le terrain et qu'elle est l'expression de la seule résistance du peuple irakien.

6 voitures piégées ont explosé aujourd'hui dans plusieurs quartiers de Bagdad, faisant 34 morts et des dizaines de blessés.

Ces attaques semblent répondre aux arrestations opérées dans les milieux sunnites, indique Reuters.

La première explosion a eu lieu à Sadr-City, causant 10 morts et 65 blessés dans un marché bondé.

La seconde a touché des ouvriers journaliers dans une file d'attente pour un hypothétique recrutement. 6 mors et 16 blessés ont été dénombrés parmi eux.

4 morts sont dus à l'explosion d'une troisième bombe à Husseinya.

Un garde du corps d'un responsable du ministère de l'Intérieur voyageant à bord d'un convoi a été tué, en même temps qu'un passant, par une quatrième bombe.

12 morts et 25 blessés constituent enfin le bilan des deux dernières bombes visant un marché au sud de la ville.

Ces violences apportent une nouvelle fois la preuve que Bagdad, loin d'être sécurisé, échappe toujours au contrôle des occupants étrangers, qui n'y ont épargné ni torture ni assassinat pour venir à bout de la résistance locale.

Une série d'attentats en Irak a causé 69 morts, indique l'Associated Press.

22 ont été enregistrés au début de l'après-midi sur la place Tahariyat. Un kamikaze s'est fait exploser à l'occasion d'une distribution de vivres. Mais le bilan, controversé, s'établirait à 26 morts, selon la police.

47 autres et 70 blessés sont dus à l'explosion d'une bombe dans un restaurant bondé de Mukdadiyah, au nord de Bagdad, indique une source militaire.

Pour les Américains qui s'apprêtaient à réduire leurs effectifs militaires d'occupation, ces derniers attentats, qui s'ajoutent à d'autres très récents qui ont fait de nombreuses victimes, poussent à reconsidérer la thèse du rétablissement de la sécurité en Irak. Annoncée un peu trop vite, cette thèse est en fait contredite de longue date déjà par la récurrence des explosions et des tueries tout particulièrement de civils qui s'inscrivent en marge de l'occupation militaire du pays.

Un double attentat commis aujourd'hui à Bagdad a donné la mort à 60 personnes et blessé 125 autres.

Dans le quartier chiite de Kadhimiya, deux kamikazes ont amorcé leurs ceintures explosives devant les grilles d'un lieu de culte.

Déjà, hier, deux attentats à Bagdad et Diyala, au nord, ont tué 89 personnes.

Ces nouvelles attaques sèment le trouble au niveau de l'état-major américain qui se prépare, pourtant, à desserrer son étau sur Bagdad, afin de dégager des troupes à envoyer en renfort à Kaboul, comme l'a demandé avec insistance le président Obama.

Il faut dire que les élections en perspective en Irak donnent lieu aussi à une certaine agitation intercommunautaire, entre chiites et sunnites d'une part, et entre Kurdes et Arabes, d'autre part.

Un nouvel attentat a été commis à Taza, près de Kirkouk, aujourd'hui, tuant 46 personnes et en blessant 166, selon le dernier bilan rendu public.

L'explosion d'un camion piégé semble avoir visé la communauté chiite habitant les lieux. Nombre de victimes ont été d'ailleurs le fait de la démolition de leur maison sous le souffle.

L'acte terroriste a été accompli à moins de dix jours du retrait des troupes de la coalition de la région visée.

Selon un conseiller provincial, témoin de l'attentat : "Les tueurs ont choisi le moment où les paysans rentraient de leurs champs et des maisons se sont effondrées sur leurs habitants. C'est un grand désastre commis par Al-Qaida".

Le dernier attentat le plus meurtrier dans ce pays remonte au 29 avril dernier où 51 personnes avaient trouvé la mort, par suite de l'explosion d'une voiture piégée.

Les chiffres des victimes ont été revus à la hausse depuis hier. On parle désormais de 72 morts et non 46, de 202 blessés et non 166.

Les habitations effondrées sous le souffle de l'explosion recéleraient encore des cadavres que les secouristes s'emploient activement à dégager des décombres.

L'on ne sait toujours pas cependant les circonstances exactes de l'attentat. Si certains parlent d'attentat à la voiture piégée conduite par un kamikaze, d'autres évoquent plutôt un camion en stationnement et bourré d'explosifs.

Bien évidemment, le Premier ministre Nouri el-Maliki, qui s'est rendu sur les lieux, a immédiatement pointé d'un doigt accusateur des "terroristes renégats" activant avec des "alliés de l'ancien régime".

Après une courte période d'accalmie marquée par le retrait des troupes américaines des principales cités irakiennes, les attentats meurtriers réapparaissent dans le pays.

Hier, un double attentat commis au marché d'Adhamiya à Bagdad a causé la mort de neuf personnes et blessé trente-cinq autres.

Un peu plus tôt, 34 personnes ont péri et 64 autres ont été blessées dans un autre double attentat à Tal Afar, au nord du pays. Deux bombes ont alors explosé, par kamikazes interposés, à proximité d'une maison habitée par deux frères engagés dans une unité de police.

Sept personnes encore ont été tuées et 20 autres blessées dans un troisième double attentat dans le quartier chiite de Sadr City, à Bagdad. D'après le journal Le Monde, les engins explosifs étaient cachés dans des détritus.

Ces six bombes qui totalisent 50 morts et 119 blessés semblent indiquer que l'insécurité totale revient en Irak, bien qu'elle n'y ait en réalité jamais disparu. Seule la censure exercée particulièrement par la coalition étrangère en place empêche jusqu'ici de connaître les bilans journaliers des bains de sang dus à la fois aux attentats "intercommunautaires" et à la répression meurtrière des occupants, qu'il s'agisse de troupes régulières ou de mercenaires.

En se poursuivant, les violences communautaires en Irak - plusieurs bombes ont tué, hier, 29 fidèles et blessé 135 autres, autour des mosquées dans les quartiers chiites -, minent l'unité nationale du pays. Elles démontrent, en même temps, l'incapacité des troupes prétendument formées par la coalition à assurer l'ordre et la sécurité, notamment dans la capitale.

Sur les lieux des attentats d'hier, la réaction des policiers pris de panique et tirant carrément dans la foule est le signe flagrant de la fuite en avant d'un pouvoir qui ne peut présider longtemps aux destinées du pays sans le conduire à l'éclatement, à la dislocation. Placé par la coalition, qui a agressé le pays, en récompense de sa trahison, ce pouvoir sait, d'abord, qu'il est honni du peuple, ensuite, qu'il ne réunit aucune des conditions pouvant lui permettre de s'imposer à ce peuple. Il a plutôt creusé qu'aplani les différences communautaires. Il a chassé le leadership sunnite pour lui substituer le leadership chiite, son ennemi de toujours. Il a laissé se multiplier les crimes et atrocités des occupants au lieu de les combattre. Le bilan de son inaction sera sans doute lourd à porter pour des générations entières.

D'ailleurs, un conseiller militaire américain, le colonel Reese, qui a été chargé de faire un rapport sur l'état des lieux, aujourd'hui à Bagdad, ne s'est pas embarrassé des formes de langage pour traiter crûment les forces irakiennes de "corrompues, de paresseuses et d'inaptes à résister aux pressions politiques". Il invite même Washington a replier ses troupes de ce pays, n'ayant plus rien à y faire.

De nouveaux attentats au camion piégé ont causé, hier, la mort d'au moins 47 personnes et blessé plus de 250 autres à Bagdad et près de Mossoul, dans le nord de l'Irak. En plus des dégâts humains, de nombreuses maisons ont été détruites par les déflagrations.

Cette fois, les bombes visaient les communautés sunnites et kurdes, sans doute en représailles des victimes chiites de ces jours derniers.

Une telle recrudescence des attentats démontre, une fois de plus, que le gouvernement en place est incapable de restaurer la paix et la sérénité au sein des populations. Il est même à craindre que les choses n'aillent en s'aggravant considérablement, au départ, en 2010, des troupes américaines stationnées dans le pays.

Des attentats exceptionnellement meurtriers ont été perpétrés ce matin à Bagdad, causant 75 morts et 310 blessés.

Les deux principaux ont visé le ministère des Affaires étrangères, y faisant 47 morts et 195 blessés, et le ministère des Finances, avec 28 tués et 96 blessés, indique l'AFP.

Deux camions piégés ont explosé à proximité de ces institutions situées au centre de la capitale.

Ces crimes interviennent à l'avant-veille du mois de ramadhan, censé pourtant ramener la concorde et la fraternité dans l'esprit des musulmans. En fait, c'est plutôt là le résultat d'une occupation étrangère qui a vidé le pays de sa sève et de ses rares forces vives qui ont cédé leur place à des gredins installés aux commandes du pays par les mêmes envahisseurs étrangers.

De nouveaux attentats par kamikazes interposés ont donné la mort de cinquante-quatre personnes à Bagdad, dans la nuit d'hier.

Ils ont visé un lieu saint chiite où des pèlerins en grand nombre se trouvaient à cette heure.

Sans nul doute, leurs auteurs appartiennent à la communauté sunnite adverse, moins nombreuse dans le pays, mais érigée jusqu'à la chute de Saddam en position dominante et soutenue aujourd'hui encore par le royaume wahabite saoudien.

Ainsi, pendant que le pays se trouve encore occupé illégalement par des forces étrangères qui, en 2002, l'ont investi et totalement ruiné à l'initiative de Georges W. Bush, l'ancien président américain de triste mémoire, les deux communautés s'étripent au nom de leur propre vision controversée de l'islam, comme si cette religion théoriquement destinée à être diffusée dans le monde restait la propriété exclusive des Arabes, qu'ils soient sunnites ou chiites.

Il est vrai que la liberté et l'indépendance des peuples ont toujours été placées bien après la défense de l'islam à l'échelle de tout le monde arabe...