Lacom garde toujours la tête dans l'eau

Apparemment, l'opérateur égyptien, Orascom, détenteur de la seule licence de téléphonie fixe octroyée, sous l'enseigne Lacom, à une firme privée, continue de battre de l'aile.

Ses affaires, à en croire un papier de Liberté publié ce matin, sont toujours au plus mal, puisqu'il couvre tout juste une vingtaine de milliers d'abonnés dans le pays. De plus, les problèmes qu'il rencontre, tant dans la gestion de ces abonnés qu'au niveau de ses relations professionnelles avec ses confrères du mobile, s'amoncellent pour atteindre une situation critique. Il aurait enregistré, rien qu'en 2006, une perte de 42 millions de dollars, venue s'ajouter à de lourdes dettes accumulées vis-à-vis de ses concurrents, le tout restreignant considérablement ses moyens de fonctionnement. Sans l'aide consistante et urgente de sa maison mère, il n'est du reste point besoin pour lui d'envisager quelque perspective de développement, seule voie pouvant préserver ses chances de perdurer.

D'un autre côté, il semble que, contrairement à sa consoeur Djezzy ayant eu un large accès aux financements locaux de banques publiques, cet opérateur ait été plutôt éconduit des guichets de ces dernières.

Ayant donc épuisé toutes ses ressources - 65 millions de dollars auraient déjà été payés à l'Etat au titre de l'accès à la licence -, Lacom, et cela est à craindre, ne pourra donc que déposer son bilan dans les semaines ou mois à venir, faute par ses deux propriétaires, à parts égales, Orascom et Egypt télécom, de venir bien vite à sa rescousse.

D'après l'information donnée dans le site TSA.com, Lacom devra disparaître carrément du paysage communicationnel algérien. C'est ainsi qu'en aurait décidé le Conseil d'administration d'Orascom, réuni ce matin même au Caire. Le personnel de Lacom, soit 163 employés dont six expatriés étrangers, a été lui-même informé de la décision par les soins de ses délégués.

Les causes de cette cessation d'activité se trouveraient, d'après TSA.com, dans l'espèce de concurrence soi-disant déloyale qu'aurait exercée sur la téléphonie fixe Algérie Télécom, soutenue par l'ARPT. Sitôt installée en Algérie, Lacom aurait immédiatement affronté une baisse des prix unilatéralement décidée par Algérie Télécom, à seule fin, apparemment, de barrer la route à sa nouvelle concurrente.

L'on se demande, à présent, si vraiment les déboires extérieurs d'Orascom, en liaison directe avec ses propres banquiers américains touchés par la crise financière internationale, ne cachent pas, en vérité, son subit désintérêt pour le marché algérien. Il reste néanmoins toujours vrai que les autorités algériennes, depuis notamment la cession, avec un gros profit, à Lafarge de ses cimenteries algériennes par Orascom, se méfient plus sérieusement des agissements de cette entreprise égyptienne par trop gourmande et surtout peu reconnaissante, elle qui a bénéficié très largement du soutien financier des contribuables algériens.