La sortie inattendue, incongrue et bien malvenue des autorités algériennes à l'endroit des entreprises étrangères s'apparente plutôt à un coup de gueule en signe de protestation contre l'hémorragie des sorties de devises qu'elles génèrent. L'on feint d'oublier, en effet, que ces opérateurs sont là exclusivent dans ce but, au péril souvent de la vie de leurs dirigeants et de leurs employés.
Comme si le développement d'un pays dépendait, non de la mobilisation des compétences, des énergies et des ressources nationales, mais des I.D.E. et des affairistes de tout poil, le gouvernement algérien croit faussement et depuis longtemps en les capacités des investisseurs étrangers à se substituter à lui pour relever le pays. Il fait mine d'ignorer que ces derniers, depuis le camelot chinois qui écoule sur n'importe quelle place publique les savates produites dans son pays, jusqu'à BNP Paris Bas, en passant par Orascom, Nedjma et tutti quanti, ont tous accouru à la curée pour se partager le gâteau algérien, autrement dit les revenus du pétrole saharien, cette ressource minière démobilisatrice et tombée totalement du ciel mais qui s'épuise jour après jour, en menaçant tout le pays de l'envoyer sur la dèche, dès son épuisement.
Ce n'est certes pas la solution idoine d'ameuter aussi brutalement les services fiscaux, contre une quarantaine d'entreprises placées aujourd'hui dans leur collimateur, que l'on améliorera encore l'image du pays à l'étranger. Bien au contraire, le résultat inverse risque d'être rapidement obtenu, pour décrédibiliser davantage encore les gouvernants fainéants et corrompus d'Alger qui ne savent en fin de compte que brailler dans le vide.