Le Figaro.fr - 12.03.2012
AFP
Une vive controverse a éclaté au sein du Conseil représentatif des institutions juives de France, son président d'honneur Théo Klein se déclarant "effaré" de l'utilisation faite de la newsletter du Crif par le président Richard Prasquier pour "poursuivre Charles Enderlin" de sa "vindicte".
Au cœur de la polémique se trouve un reportage de Charles Enderlin, correspondant permanent de France 2 en Israël, et de son caméraman palestinien, Talal Abu Ramah, sur la mort d'un enfant palestinien à Gaza, le 30 septembre 2000, dans les premiers jours de la deuxième Intifada.
Philippe Karsenty, directeur d'une agence de notation des médias, avait été condamné pour diffamation en première instance, en 2006, pour avoir accusé France 2 d'avoir diffusé un "faux reportage, une pure fiction" comportant "une série de scènes jouées". Il avait été relaxé en appel, en 2008. France 2 et M. Enderlin s'étaient pourvus devant la Cour de cassation, qui vient d'annuler cette relaxe. M. Karsenty devra être à nouveau jugé par la cour d'appel de Paris.
Dans une lettre adressée à Richard Prasquier, président du Crif, publiée par Le Point et obtenue par l'AFP, Théo Klein, président d'honneur du Crif, se dit "plus qu'étonné, plus qu'effaré, véritablement indigné de l'utilisation (que vous faites) de la newsletter du Crif pour y poursuivre de votre vindicte Charles Enderlin".
"Je suis choqué, écrit-il dans sa lettre datée du 8 mars, que la newsletter du Crif serve à répandre des propos qui ont été qualifiés de 'diffamatoires' à plusieurs reprises par les tribunaux français". "Vous cherchez à changer la face des choses, poursuit-il, la vérité d'un événement totalement regrettable mais dont il est impossible de nier qu'il a eu lieu".
Interrogé lundi par l'AFP, Richard Prasquier déclare qu'"en 2008, après l'arrêt de la cour d'appel de Paris, j'ai proposé à Théo Klein de regarder les documents qui étaient à la base de nos très graves questionnements, vis-à-vis de la véracité même des images projetées par France 2." "Théo Klein, dit-il, avait refusé en disant d'une part qu'il avait des difficultés de vision et d'autre part qu'il n'avait pas besoin de voir ces documents car il avait confiance en Charles Enderlin".
(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/12/97001-20120312FILWWW00459-vive-controverse-au-sein-du-crif.php)