Une revue spécialisée britannique,
Jane's Intelligence Review, apporte désormais la preuve de la construction par la Chine d'une base navale géante, à Sanya ou Yullin, du côté sud-est du pays. Selon les photos satellites qui le mettent en évidence, ce complexe nucléaire, en partie souterrain et constitué d'un port, de divers tunnels et de cavernes, serait capable d'héberger vingt sous-marins lanceurs de missiles nucléaires, un ou deux porte-avions et plusieurs autres navires de guerre.
Pour cette revue, les Chinois sont susceptibles de l'avoir doté d'un système permettant de masquer la présence des sous-marins au sonar. Ils y logeraient d'ores et déjà des navires submersibles Jin de type 094, pouvant être armés de missiles nucléaires JL2 de portée d'environ 8000 km. Et les Américains leur supposent aussi la capacité de mettre en service, dès 2010, cinq nouveaux sous-marins de ce type.
Certes, Pékin ne dispose que de 400 têtes nucléaires contre 10 000 aux Etats-Unis. Mais il n'est pas impossible qu'à la cadence de développement économique que l'on lui connaît désormais, ce pays se dote à moyen terme de capacités de défense comparables à celles de Washington, et ce, d'autant que, dans son programme, un accent est particulièrement mis sur la réalisation de nouveaux sous-marins nucléaires.
De plus, comme l'indique le responsable de la CIA, Michael Hayden, "
Pékin tient le fait d'avoir une force militaire perfectionnée pour un élément essentiel du statut de grande puissance" qui est incontestablement devenu le sien ces dernières années.
Cette nouvelle donne trouble, enfin, tous les calculs stratégiques établis jusqu'ici par les USA pour assurer le contrôle de cette partie du monde que la Chine peut tenir désormais sous son angle d'attaque. Tout particulièrement, ses visées sur Taïwan, comme sur les îles voisines, révélant des potentiels pétroliers, constituent d'ores et déjà l'objet de sérieuses préoccupations de Washington.