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 La micro-entreprise n'est pas la panacée

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Izirdhi

Izirdhi


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Date d'inscription : 10/04/2007

La micro-entreprise n'est pas la panacée Empty
MessageSujet: La micro-entreprise n'est pas la panacée   La micro-entreprise n'est pas la panacée EmptyMar 1 Avr - 17:47

La micro-entreprise n'est pas la panacée Images36 Croyant résoudre ainsi le problème du chômage des jeunes à mesure plus inquiétant dans le pays, l'Etat s'est mis en tête de faire distribuer, par le canal des banques publiques, des crédits permettant le lancement de la micro-entreprise. Tout jeune de moins de trente-cinq ans peut, à ce titre, même quand il est capable par lui-même de trouver un job de son choix, avoir accès à ce type d'emprunt. Il lui suffit juste de présenter un dossier correctement constitué, pour prétendre à son financement. Il s'assure dès lors non seulement un crédit bonifié mais surtout, chose extrêmement profitable, une exonération en matière fiscale durant une période de cinq ans.

Depuis près d'une décennie que ce système est mis en place, sans réussir à faire baisser le moindrement les tensions exercées sur le marché de l'emploi par ces centaines de milliers de jeunes venant le grossir chaque année, des sommes fabuleuses ont été englouties sur le dos du contribuable, et en pure perte à en juger par les résultats médiocres obtenus. Et d'ailleurs, a-t-il été seulement fait un premier bilan sincère de ce programme, pour en apprécier exactement les véritables résultats ? Sans doute que non, vu que l'Etat, bousculé de tous côtés, n'a guère l'esprit à ce genre de préoccupations plutôt mineures pour lui. Il feint même d'oublier qu'il engage là l'argent du contribuable auquel il doit des comptes. Mais, nous ne sommes pas en démocratie occidentale pour subtiliser, diront d'aucuns.

Aussi, reste-t-on plutôt insensibles aux nombreux procès ici ou là intentés aux jeunes présumés investisseurs, pris en défaut de remboursement de leur dette. Ils ont certes acquis le matériel projeté par l'entremise de leur banque, mais, pour diverses raisons plus ou moins justifiées ou contrôlables, n'ont pas démarré leur activité ou l'ont abandonnée au bout de quelques jours ou de quelques semaines.

On peut certes naître intelligent ou sot mais nanti et disposer plus tard de la richesse léguée par les siens. De la même manière, on peut, dès l'adolescence, présenter des dispositions véritables à mener une vie d'entrepreneur, petit ou grand, capable de faire fructifier son affaire par son travail, son sérieux et son imagination, et multiplier par suite ses capitaux et ses revenus. Mais, bien des êtres intelligents, travailleurs sérieux et honnêtes n'ont pas forcément cette âme de commerçant ou d'entrepreneur qui ne les intéresse pas. Et d'ailleurs, bien peu de gens des plus instruits et diplômés ne sont pas faits pour conduire des hommes ou diriger des équipes, et moins encore pour se lancer dans les affaires commerciales ou industrielles.

Aussi, en ce sens, l'Etat se trompe-t-il lourdement d'assimiler tout le monde, et particulièrement celui de la jeunesse en l'occurrence, au milieu de l'affairisme. Un instituteur, qui a vocation à transmettre son savoir aux jeunes, à les éduquer pour mieux réussir leur entrée dans la vie, ne peut concevoir d'activité lucrative hors de celle lui assurant la seule rémunération suffisante pour vivre. C'est aussi le cas de nombre de métiers, comme ceux de médecin, de magistrat, de prêtre, etc. C'est donc déjà un tort de faire obstacle à la réalisation de leurs ambitions pour tous ceux, comme ces derniers, qui ne se reconnaissent pas dans la peau des affairistes. En général, quand on a fait le choix d'un cursus, notamment universitaire, on cherche plutôt, au terme de ses études, à s'y investir totalement en essayant d'y parfaire ses connaissances, pour mieux maîtriser son métier demain.

Le commerce ou l'industrie ne peuvent, par conséquent, n'appartenir qu'à une frange bien délimitée de la société. Sans quoi, l'on se mélange les porte-plumes et l'on sait fort bien qu'il faut de tout pour faire un monde.
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